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La FIFA incapable de dire combien a rapporté la Coupe du monde féminine, selon le Wall Street Journal

Les Américaines célèbrent leur titre mondial le 7 juillet dernier à Lyon. (A. Martin/L'Équipe)
Les Américaines célèbrent leur titre mondial le 7 juillet dernier à Lyon. (A. Martin/L'Équipe)

Le quotidien new yorkais des affaires voulait des chiffres pour alimenter le débat sur les inégalités entre les équipes masculine et féminine aux Etats-Unis. Il en a été pour ses frais.

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Le Wall Steet Journal a levé un drôle de lièvre il y a quelques jours en révélant que la FIFA était incapable d'expliquer combien avait rapporté la dernière Coupe du monde féminine (7 juin-7 juillet en France). Le quotidien américain cherchait des chiffres pour documenter les différences de traitement entre les équipes masculine et féminine américaines qui sont au centre du procès intenté par les championnes du monde à leur fédération pour « discrimination sexiste généralisée ».

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Les plaignantes, 28 internationales rétribuées par U.S. Soccer, demandent à recevoir les mêmes primes que leurs homologues masculins. Et depuis le déclenchement de la procédure, en mars dernier, chaque camp cherche des arguments pour justifier ou au contraire dénoncer l'écart des primes FIFA reçues par les vainqueurs du Mondial 2018 (38 M$) et du Mondial 2019 (4 M$).

Problème : la FIFA a reconnu auprès du « WSJ » qu'elle était incapable de comparer ce que ces épreuves ont rapporté. Parce que les droits pour les compétitions de la FIFA, hommes et femmes, sont vendus ensemble, « les revenus commerciaux spécifiques pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA ne peuvent pas être distingués des recettes commerciales globales des compétitions de la FIFA », a fait valoir l'instance mondiale auprès du quotidien.

Le chiffre fantaisiste de Forbes

L'histoire ne s'arrête pas aux « pratiques comptables impénétrables de la FIFA » dont le journal ne manque pas de se gausser. Son enquête permet aussi de battre en brèche un chiffre fantaisiste brandi par la fédération américaine sur la foi d'une information parue dans une autre publication américaine.

Selon une information de Forbes parue à la veille du dépôt de plainte des joueuses, le Mondial 2019 ne devait rapporter que 131 M$, soit une infime fraction des quelque 5 milliards du tournoi masculin 2018, ce qui constituait évidemment un argument en or pour les conseils de la fédération américaine qui n'ont pas manqué de s'en saisir pour expliquer les différences de primes. Or, ce chiffre était faux - et Forbes l'a reconnu : il s'agissait en fait d'un poste de dépenses que le magazine a confondu avec un revenu...

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Médiation en cours

Le « WSJ » rappelle d'autres chiffres éclairants - et non contestés.

1. Selon la FIFA, l'audience mondiale du Mondial féminin 2019 a dépassé le milliard d'audience, soit environ 28 % de l'audience du tournoi masculin 2018.

2. Aux États-Unis, selon une étude Kantar, la Coupe du monde féminine 2019 a généré près de 100 millions de dollars de ventes de publicités télévisées pour Fox et Telemundo. Et environ 200 pays avaient des licences pour diffuser l'épreuve française.

En pleine Coupe du monde, le Wall Street Journal avait révélé que les parties prenantes du procès étaient parvenues à un accord de médiation pour mettre fin à leur différend juridique sans passer par un procès, ce que la fédération a confirmé. Débutée après le triomphe des Américaines en finale (2-0 contre les Pays-Bas le 7 juillet 2019), la médiation suivrait son cours.

publié le 4 octobre 2019 à 19h22 mis à jour le 4 octobre 2019 à 19h23
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