Le verdict est tombé mardi pour l'Athlético Marseille, en proie à de sérieux soucis de gestion : leader de son groupe en National 3, l'ex-Consolat a été rétrogradé en Régional 2 à la suite de son audition (en visioconférence) par la commission régionale de contrôle des clubs (CRCC) de la Ligue Méditerranée.
Les explications fournies par les responsables du club des quartiers Nord, déjà sous le coup d'une rétrogradation administrative à titre conservatoire, n'ont visiblement pas convaincu la CRCC. Soutenu par l'animateur et producteur Cyril Hanouna, l'Athlético pourra interjeter appel de cette décision devant la commission d'appel de la DNCG de la FFF dans les sept jours suivant réception de sa notification.
« C'est une mise à mort »
«Dans son procès-verbal, la CRCC indique également qu'elle « transmet le dossier à la commission fédérale de discipline pour ouverture d'une éventuelle procédure ». Selon nos informations, ce dossier disciplinaire concernerait notamment l'ancien président (et ex-agent) Karim Aklil, qui a officiellement quitté ses fonctions il y a un mois.
À son arrivée à la tête du club, en mars 2019, Aklil avait affiché de grandes ambitions, incluant une montée en Ligue 2 à l'horizon 2022. Il a laissé sa place au chef d'entreprise Bruno Mansio, gérant d'un pub à Aix-en-Provence, où le club envisage de déménager.
Sollicité sur cette nouvelle sanction infligée à l'Athlético (après la rétrogradation de N2 en N3 l'an dernier), Mansio évoque une « mise à mort ». « J'attends les motivations de la décision, poursuit-il. Je ne comprends pas. J'ai trouvé une situation qui était plutôt bonne. On m'a demandé de préparer un atterrissage dans les meilleures conditions et on a présenté des comptes qui étaient à l'équilibre. »
Cette dégringolade devrait pousser le club à se séparer des joueurs de son équipe première, puisqu'ils disposent de contrats fédéraux.
De son côté, le « gendarme financier » régional continue de s'interroger, selon un proche du dossier, sur des « manipulations financières » et un « usage abusif de sommes en espèces » dans les mouvements comptables du club.
Ces anomalies avaient déjà été relevées l'an dernier par la DNCG et sa commission d'appel. Elles concernent notamment de supposées cotisations de jeunes socios (dont plusieurs, hommes et femmes confondus, seraient issus de la région parisienne), pour un total de 165 000 euros, et qui auraient soutenu le club marseillais à hauteur de 1000 € chacun ; des opérations qui poseraient un problème de traçabilité comptable.