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Jeux olympiques : ces histoires qui ont marqué le tournoi

Neymar a remporté la médaille d'or avec le Brésil aux JO de Rio en 2016. (Schueler/EXPA/Presse Sports)
Neymar a remporté la médaille d'or avec le Brésil aux JO de Rio en 2016. (Schueler/EXPA/Presse Sports)

Le tournoi olympique de football a été jalonné de nombreuses histoires au fil des années. Au lendemain du report des Jeux de Tokyo, en 2021, en raison de l'épidémie du coronavirus, en voici cinq parmi les plus marquantes.

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1908 : Nielsen écrase les Bleus

Le 22 octobre 1908 à Londres, en demi-finales du tournoi olympique, un joueur entre à la fois dans l'histoire du football et des Jeux. Auteur de dix buts contre l'équipe de France, dans la victoire record (17-1) du Danemark, Sophus Nielsen devient le premier homme à marquer autant dans une rencontre internationale - l'Allemand Gottfried Fuchs l'égalera en 1912 (16-0 face à la Russie).

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Un exploit personnel qui restera néanmoins sans suite puisque l'attaquant du BK Frem Copenhague et ses partenaires seront battus en finale par la Grande-Bretagne (0-2). Nielsen, avec ses 14 buts inscrits en deux éditions (1908 et 1912), reste quand même à ce jour le meilleur buteur de l'histoire des JO.

1936 : Hitler fait rejouer un match

Alors en pleine domination du régime nazi, Berlin accueille les Jeux Olympiques d'été. Toutes les épreuves se déroulent avec équité et selon les règlements sportifs en vigueur, à l'exception du tournoi de football qui voit un événement marquant se produire en quarts de finale. Furieux de l'élimination de l'Allemagne, plus tôt par la Norvège (0-2), Adolf Hitler décide d'intervenir après la défaite de l'Autriche, rattachée à l'époque au Reich, face au Pérou (2-4 a.p).

Prétextant un envahissement du terrain des supporters sud-américains, le Führer exige que le match soit rejoué. Les Péruviens refusent puis préfèrent se retirer. Déclarée victorieuse, l'Autriche décrochera finalement la médaille d'argent, seulement battue par l'Italie en finale (1-2 a.p.), à la plus grande joie de Benito Mussolini, grand allié d'Hitler.

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1996 : le Nigeria montre la voie

Il a fallu attendre 100 ans avant de voir un pays africain être sacré champion olympique de football. En 1996, à Atlanta, le Nigeria et sa génération dorée (Amunike, Babayaro, Ikpeba, Kanu, Okocha, Oliseh, Oruma, West...), dont certains joueurs étaient déjà devenus champions du monde des moins de 17 ans, en 1993, créent la surprise en remportant le tournoi devant l'Argentine (3-2) et le Brésil (4-3 a.p.), éliminés respectivement en finale et demi-finales. Un exploit rendu possible grâce à des talents individuels exceptionnels, à un collectif sans faille, à un état d'esprit irréprochable et à un sélectionneur, le Néerlandais Jo Bonfrère, qui a su à la fois se faire accepter et imposer sa méthode, sans priver ses joueurs de liberté.

Pourtant, ce parcours mémorable aurait pu ne jamais avoir lieu si le technicien, sans salaire pendant plusieurs mois, avait quitté la tête des Super Eagles, comme il le souhaitait avant la compétition. Face à l'insistance des joueurs, Bonfrère décide finalement de poursuivre l'aventure. Cet épisode renforcera l'équipe. Sortis deuxièmes de leur groupe derrière le Brésil, après le premier tour, les Super Eagles font ensuite tomber le Mexique (2-0) en quarts, puis la Seleçao de Bebeto, Ronaldo, Rivaldo ou encore Roberto Carlos, à chaque fois au terme de scénarios renversants. Quatre ans plus tard, à Sydney, le Cameroun imitera son voisin en décrochant aussi la médaille d'or, la deuxième et seule autre du continent africain à ce jour, dans l'histoire du tournoi.

Le Nigeria est champion olympique 1996. (A. De Martignac/L'Équipe)
Le Nigeria est champion olympique 1996. (A. De Martignac/L'Équipe)

2012 : les Américaines sans partage

Doubles tenantes du titre et déjà sacrées à trois reprises en quatre éditions avant de participer aux Jeux de Londres, en 2012, les Américaines réussissent la passe de trois, en s'adjugeant une nouvelle médaille d'or, au terme d'un tournoi maîtrisé de bout en bout. Dirigées alors par la Suédoise Pia Sundhage, les joueuses étasuniennes survolent leur sujet en dominant tour à tour l'ambitieuse équipe de France (4-2), en phase de poules, et plus tard, le solide Canada en demi-finales (4-3), ainsi que l'étonnant Japon en finale (2-1). Un parcours sans fausse note auquel les joueuses historiques de la sélection (Lloyd, Morgan, Rapinoe, Solo, Wambach...) ont encore grandement contribué, confirmant la suprématie américaine dans un sport, le soccer, majoritairement pratiqué chez les femmes aux USA.

2016 : le Brésil tient sa revanche

Deux ans après la claque reçue à domicile par l'Allemagne (1-7), en demi-finales de la Coupe du monde, le traumatisme est encore vivace dans l'esprit des Brésiliens, au moment de disputer les Jeux Olympiques de Rio, en 2016. Mais la Seleçao y voit aussi l'occasion de se racheter aux yeux de ses supporters. C'est pourquoi le sélectionneur Rogiero Micale décide de construire la meilleure équipe pour viser l'or, qui échappe à la sélection auriverde depuis toujours (trois finales perdues e 1984, 1988 et 2012).

À l'image de son capitaine Neymar, qui peine à se libérer en début de tournoi, le Brésil, meurtri et tétanisé à l'idée d'échouer à nouveau, ne convainc pas au premier tour. Puis la machine se met en marche, jusqu'à atteindre la finale. Clin d'oeil de l'histoire, c'est à nouveau la Nationalmannschaft qui se présente face au Brésil. Mais cette fois, le pays quintuple champion du monde ne craque pas. Guidé par la star du Barça, buteur et auteur du tir au but décisif, il s'impose de justesse (1-1, 5-4 t.a.b.) et entre enfin au palmarès d'un tournoi devenu plus prestigieux au fil des années.

publié le 25 mars 2020 à 16h38
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