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Écartée par l'OL, une jeune joueuse demande sa réintégration

L'OL Groupama Academy. (A. Martin/L'Équipe)
L'OL Groupama Academy. (A. Martin/L'Équipe)

L'OL est mis en cause pour discrimination par la famille de l'adolescente, qui a dénoncé des faits de harcèlement par un entraîneur, avant d'être écartée du centre de formation.

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Harcelée selon elle par un entraîneur et écartée du centre de formation de l'OL, une jeune joueuse de football a demandé, lundi, sa réintégration pour deux saisons, lors d'une audience en référé au tribunal de grande instance de Lyon. La décision sera rendue le 9 septembre, a indiqué la présidente du tribunal.

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Les faits remontent au printemps 2018 quand, à l'issue d'un tournoi en Alsace, un entraîneur a été dénoncé par deux joueuses de l'équipe des moins de 16 ans pour des textos, des conversations et des gestes relevant du harcèlement sexuel. Convoqué aussitôt, l'entraîneur a démissionné et l'OL a signalé les faits au procureur. L'une des joueuses - celle qui réclame sa réintégration - a par la suite été écartée du centre de formation lyonnais. Si elle n'a pas été retenue, c'est pour des raisons « sportives » qui n'ont rien à voir avec l'affaire, soutient le club. Des propos qui n'ont pas convaincu les parents de la joueuse, âgée aujourd'hui de 17 ans, qui dénoncent la discrimination entre hommes et femmes dans le centre de formation.

« Il y a discrimination entre femmes et hommes de l'entrée à la sortie du club, en passant par la formation » - Me Thibault Laforcade, avocat de la famille

Pour l'avocat de la joueuse et de sa famille, cette affaire « illustre » la vulnérabilité des footballeuses mineures au sein du centre de formation de l'OL et les manquements du club au regard de la protection des mineures et de la lutte contre les discriminations et abus sexuels. « Elle aurait dû bénéficier d'une convention de formation protectrice. Il y a discrimination entre femmes et hommes de l'entrée à la sortie du club, en passant par la formation », a affirmé à l'audience Me Thibault Laforcade.

Contrairement aux garçons, les filles ne bénéficient pas en effet de cette convention de formation. Pour l'avocat de l'OL, Me Joseph Aguera, « il ne s'agit pas de discrimination sexuelle mais d'une différence de traitement entre les hommes et les femmes qui pratiquent le football. L'OL applique la loi ». La joueuse écartée ne disposait que d'une licence amateur d'une durée d'un an. Mais le club assure qu'il respecte là les règlements. « Les contrats d'aspirants », que la Charte du football professionnel prévoit pourtant pour tout jeune joueur, n'existent pas pour les filles.

Saisi par la famille pour discrimination entre hommes et femmes, le Défenseur des droits Jacques Toubon a ouvert de son côté une instruction. L'ex-entraîneur a lui été mis en examen le 16 août pour « atteinte sexuelle sur mineure de plus de 15 ans sans contrainte, ni menace, ni surprise, par personne ayant autorité », dans l'instruction concernant l'autre jeune joueuse qui n'a pas porté plainte.

publié le 26 août 2019 à 18h21
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