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De Palerme à Monaco, le road trip du footballeur français Malaury Martin

Malaury Martin, 31 ans, évolue à Palerme, en Serie D, depuis l'été dernier. (Tullio Puglia)
Malaury Martin, 31 ans, évolue à Palerme, en Serie D, depuis l'été dernier. (Tullio Puglia)

Footballeur à Palerme, le Français Malaury Martin a effectué un road trip de 3 300 km en trois jours pour aller chercher sa famille à Monaco et la ramener en Sicile. En plein confinement.

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De nombreux footballeurs ont réussi à voyager d'un pays à l'autre malgré le confinement total décrété quasiment partout sur la planète à cause de la pandémie de coronavirus. Les plus fortunés ont notamment pu tranquillement grimper dans des jets privés pour rejoindre leur famille. « Cela ne m'a pas frustré, j'aurais fait pareil à leur place », reconnaît Malaury Martin.

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Ce milieu de terrain français de 31 ans a quitté l'Hexagone depuis une décennie, après avoir été formé et débuté en pro à Monaco. L'été dernier, il a posé ses valises à Palerme, en Serie D. Sa femme, Bianca, était alors enceinte de leur second fils, Leonardo, né le 23 janvier sur le Rocher : « J'ai eu une permission de quatre jours, puis je suis rentré en Sicile. Un nouveau-né ne peut pas prendre tout de suite l'avion, l'idée était de les faire venir début mars, ma femme, lui et notre aîné. »

« Les autoroutes étaient vides, à part des poids lourds, des ambulances et des corbillards... »

Or, entre-temps, l'urgence sanitaire a fait tomber le couperet du confinement en Italie puis en France : « Je voulais revoir ma famille et surtout fêter les deux ans de mon aîné. On a réfléchi avec les dirigeants et le moins risqué était de faire l'aller-retour en voiture pour limiter les contacts extérieurs. »

Le 11 avril, Malaury embarque ainsi dans le SUV d'un sponsor du club avec des copies d'attestation de déplacement, de son certificat de domiciliation et de son contrat de travail. Sur le siège passager, un sac avec des gants, des masques, du gel désinfectant « et des vivres que j'avais préparées à la maison ». Malaury remonte ainsi la Botte pendant 1 700 km, s'arrêtant dormir quelques heures sur une aire de repos vers Rome. « Les autoroutes étaient vides, à part des poids lourds, des ambulances et des corbillards... » À chaque plein d'essence, c'est le rituel du nettoyage minutieux afin de déjouer toute contamination.

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Arrivé en fin d'après-midi à Monaco au domicile de ses beaux-parents, il s'octroie deux nuits de repos et reprend la route avec sa petite famille le 13 avril au matin : « On a fait une pause dodo vers Naples, toujours dans la voiture. Cette fois, nous étions quatre, nous nous sommes fait plus souvent contrôler. Le plus tendu, c'était à Reggio Calabre, où on a pris le ferry pour la Sicile. Beaucoup de voitures se sont fait recaler et ont dû faire demi-tour. C'était très stressant, les règles de déplacements changeaient parfois d'un jour à l'autre. »

Le 14 avril, vannée, la famille Martin arrive enfin à Palerme, où elle a observé une quarantaine obligatoire et fêté l'anniversaire de William ainsi que la promotion de Palerme en Serie C dans la foulée.

publié le 28 mai 2020 à 11h00 mis à jour le 28 mai 2020 à 21h53
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