Au départ, il y a un handballeur, le gardien nantais Cyril Dumoulin, qui lance des ventes aux enchères de ses maillots afin de récolter des fonds pour les soignants impliqués dans la lutte contre le coronavirus. L'initiative a du succès, beaucoup de succès, et elle touche rapidement d'autres sportifs, au-delà de Nantes et du hand. Les dons se multiplient via les réseaux sociaux, et l'histoire est déjà belle quand elle prend une autre dimension, vendredi dernier. Raynald Denoueix, entraîneur emblématique du FC Nantes, propose alors sa médaille de champion de France 2001 car il ne lui reste plus de maillots, offerts au fil des années pour d'autres oeuvres.
« Cette médaille est à lui, elle ne pouvait pas se retrouver sur la table de nuit de n'importe qui. Il y a une dimension de sacrilège »
Antoine Josse, supporter nantais
Sa générosité est unanimement saluée, les enchères grimpent comme jamais, mais des supporters des Canaris ne peuvent s'empêcher d'avoir un pincement au coeur. « Le sentiment partagé par beaucoup d'entre nous, c'est qu'il doit la garder. Cette médaille est à lui, elle ne pouvait pas se retrouver sur la table de nuit de n'importe qui. Il y a une dimension de sacrilège, confie Antoine Josse, qui en parle avec d'autres adeptes de Twitter et lance ce samedi matin une cagnotte pour remporter les enchères et rendre sa médaille à l'entraîneur. On a fait chauffer nos comptes Twitter pour lancer l'opération. C'est monté excessivement vite, on avait 1000 euros sur la cagnotte en moins d'une heure. Dans les commentaires que laissent les gens, il y a beaucoup d'émotion et de reconnaissance envers Raynald. On est plusieurs à avoir eu le même réflexe, à se dire que c'était trop généreux de sa part. Ses anciens joueurs ont aussi eu la même idée et ils avaient pensé à collecter de l'argent avant de rejoindre notre cagnotte. »
Des champions de France de 2001 ont participé à la cagnotte
Beaucoup de champions de France 2001 ont ainsi participé anonymement à la cagnotte, qui sera close ce lundi. Elle va dépasser les 10 000 €, alors qu'elle a été mise en place quand les enchères atteignaient 3000 €. « La beauté de la cagnotte, c'est que quelqu'un qui a seulement mis 5 € va aussi gagner, ce sont les petits porteurs qui vont l'emporter plutôt qu'un seul mec capable de mettre 5 000 , apprécie Antoine Josse, qui avait déjà investi 600 € pour acheter un maillot nantais de William Ayache. C'est un vrai travail collectif et ça ressemble à la philosophie de Denoueix. »
En attendant la création d'un musée du FCN, la médaille devrait donc retrouver sa maison après avoir rapporté une somme inespérée pour les soignants.