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10 choses à savoir sur le football féminin français qui fête son cinquantenaire

L'équipe de France durant la Marseillaise avant un match amical contre l'Écosse en 2015. (L.Argueyrolles/L'Équipe)
L'équipe de France durant la Marseillaise avant un match amical contre l'Écosse en 2015. (L.Argueyrolles/L'Équipe)

Il y a 50 ans, jour pour jour, le football féminin faisait ses débuts officiels sous l'égide de la Fédération française. À cette occasion, nous vous proposons 10 choses à savoir sur son histoire.

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1 - Le football féminin existe depuis 1917 en France

La pratique féminine fête aujourd'hui les 50 ans de sa reconnaissance par la Fédération Française (FFF). Mais le football féminin est en réalité bien plus ancien. Il est né il y a 103 ans durant la Première Guerre mondiale. En 1917, deux équipes du Fémina Sport se sont affrontées à Paris. Les joueuses se sont ensuite déplacées partout sur le territoire pour promouvoir cette pratique. De là, plusieurs équipes sont nées et la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) a lancé en 1918 le premier Championnat féminin, une première mondiale.

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Mais à la fin de la guerre et avec le retour des soldats, le football féminin a été progressivement critiqué, dénaturant les femmes selon ses détracteurs. En avril 1933, la FSFSF l'a radié officiellement de son organisation. Malgré des tentatives pour la maintenir en vie, sa pratique a été « vigoureusement interdite » par le gouvernement de Vichy en 1941. Il ne renaîtra véritablement qu'à la fin des années 1960, grâce à une poignée de femmes déterminées.

2 - Les pionnières viennent de Reims

En juillet 1968, Pierre Geoffroy, journaliste à l'Union de Reims, lance un appel dans le journal local. Il cherche à organiser un match féminin pour divertir les foules lors de la kermesse annuelle. Quinze femmes répondent à cet appel. À Reims, Humbécourt, Gerstheim, mais aussi dans la banlieue lyonnaise, se développent ainsi des matches féminins en levers de rideau des rencontres masculines, afin de divertir les hommes dans les tribunes. La pratique féminine est alors réduite à un spectacle « folklorique ».

Mais une fois le spectacle terminé, les joueuses de Reims ont souhaité poursuivre l'aventure. C'est la naissance du FCF de Reims, qui deviendra la section féminine du Stade de Reims. En tant que véritables pionnières, les footballeuses rémoises se sont lancées dans la promotion du football féminin. Pendant cinq ans, elles ont enchaîné les tournées autour du monde, parfois devant des milliers de spectateurs, comme à Bandung en Indonésie, où 60 000 spectateurs ont fait le déplacement. En France, des clubs ont éclos un peu partout, en Champagne-Ardenne, dans le Bas-Rhin, en Charente, dans les banlieues lyonnaise et parisienne... Si bien que le 23 mars 1970, la FFF a reconnu le football féminin et une cinquantaine de clubs ont été recensés.

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3 - Le premier Championnat national date de 1992

Un championnat de France officiel a été créé en 1974. Les clubs s'affrontaient d'abord dans des ligues régionales, puis les huit premières équipes disputaient les phases finales. À cette époque, les « Pionnières de Reims » et la VGA Saint-Maur dominaient les débats. Le FC Juvisy, l'AS Étroeungt, l'ASJ Soyaux, le FC Lyon faisaient également partie des premiers gros clubs. La FFF a décidé ensuite de changer le format de la compétition. En 1992, un Championnat national a été introduit avec 12 équipes.

4 - L'OL le plus titré, devant deux Franciliens

Depuis maintenant treize ans, l'Olympique Lyonnais règne sans partage sur la Division 1. L'armada lyonnaise, créée par Jean-Michel Aulas, a glané ses 13 titres nationaux depuis 2007 et est bien partie pour en remporter un de plus cette saison... si le Championnat n'est pas annulé.

Au palmarès de la D1, on retrouve ensuite le Paris FC (anciennement FC Juvisy) et la VGA Saint-Maur, à égalité avec 6 trophées à leur actif. Le premier a dominé durant les années 1990 (4 titres) et en 2003 et 2006, avant d'être devancé par l'OL. Le second fait partie des clubs précurseurs et a remporté le championnat de France à ses débuts (1983, 1985, 1986, 1987, 1988, 1990).

5 - La plus grosse affluence à Décines

Les chocs entre l'Olympique Lyonnais et le Paris-Saint-Germain sont aujourd'hui les deux plus gros matches de la saison en Championnat, les deux clubs étant au coude-à-coude depuis plusieurs années. C'est donc sans surprise que le record d'affluence en D1 concerne une rencontre entre ces deux écuries. C'était cette saison, le 16 novembre 2019 au Groupama Stadium de Décines, devant 30 661 spectateurs venus assister à un beau duel, puisque les Fenottes l'avaient difficilement emporté à domicile (1-0). La saison passée, en avril, il y en avait eu 25 907, le précédent record.

6 - Le Sommer troisième meilleure buteuse

Depuis la saison 2001-2002 (données introuvables auparavant), Laëtitia Tonazzi est en tête du classement des buteuses. Avec 223 réalisations en D1, l'ancienne Montpelliéraine (2014-2018), passée aussi par Juvisy (2001-2012) et l'OL (2012-2014), a terminé deux fois meilleure buteuse du Championnat (2008 et 2011). L'actuelle coach des U19 du Paris FC devance Sandrine Brétigny. L'attaquante de 35 ans joue toujours, du côté de Grenoble en Deuxième Division (14 buts en 23 matches). Lancée à Lyon en 2000, elle a trouvé le chemin des filets à 206 reprises. Eugénie Le Sommer complète ce podium avec 201 réalisations au compteur. À 30 ans, l'attaquante de l'OL, lancée à Saint-Brieuc, peut encore espérer gravir les dernières marches de ce classement.

Eugénie Le Sommer et Laëtitia Tonazzi, ici en 2015 lors d'un Lyon-Montpellier, figurent sur le podium des buteuses historiques de la D1. (L.Argueyrolles/L'Équipe)
Eugénie Le Sommer et Laëtitia Tonazzi, ici en 2015 lors d'un Lyon-Montpellier, figurent sur le podium des buteuses historiques de la D1. (L.Argueyrolles/L'Équipe)

7 - Une Allemande joueuse la plus récompensée

Le trophée UNFP de meilleure joueuse est décerné chaque année depuis la saison 2000-2001 par l'Union nationale des footballeurs professionnels. L'allemande Dzsenifer Marozsan arrive en tête du palmarès avec trois trophées remportés, lors des trois derniers exercices. La meneuse de jeu de l'OL (27 ans) devance Marinette Pichon, Camille Abily, Eugénie Le Sommer, et Gaëtane Thiney, lauréates à deux reprises chacune.

8 - Un diffuseur en D1 depuis 2011

Après la quatrième place des Bleues à la Coupe du monde 2011, Eurosport et France 4 ont décidé de diffuser pour la première fois des matches de D1. Jusqu'en 2018, 16 à 22 rencontres du Championnat français passaient chaque saison sur les antennes de la chaîne payante (en plus de la Coupe de France).

En 2017, la Fédération française a lancé un appel d'offres des droits télévisés pour les saisons 2018-2019 à 2022-2023. À un an de la Coupe du monde en France et pour une somme de 6 millions d'euros sur cinq ans, Canal + a fait le pari de médiatiser l'ensemble des rencontres. Le Championnat a ainsi gagné en visibilité.

9 - Les Bleues toujours en quête d'un titre majeur

Gagnantes de la première édition du Tournoi de France, début mars, les Bleues sont de retour sur la troisième marche du podium du classement FIFA. Cette victoire s'ajoute au palmarès des Bleues dans les tournois amicaux féminins les plus reconnus. Lors des compétitions majeures en revanche, les Françaises peinent à aller au bout. Malgré quatre participations à la Coupe du Monde, elles n'ont dépassé les quarts de finale qu'une seule fois, en 2011 en Allemagne. Cette performance a été confirmée lors des Jeux Olympiques, l'année d'après, au cours desquels elles ont une nouvelle fois échoué au pied du podium.

La déception de Laura Georges, Camille Abily, Wendie Renard, Sarah Bouhaddi et Élise Bussaglia après la défaite en petite finale des JO 2012 contre le Canada (0-1). (P.Lahalle/L'Équipe)
La déception de Laura Georges, Camille Abily, Wendie Renard, Sarah Bouhaddi et Élise Bussaglia après la défaite en petite finale des JO 2012 contre le Canada (0-1). (P.Lahalle/L'Équipe)

Depuis, le cap des quarts de finale a toujours été atteint, mais jamais dépassé (Euro 2013 en Suède, Coupe du monde 2015 au Canada, JO 2016 à Rio, Euro 2017 aux Pays-Bas, Coupe du Monde 2019 à domicile). Il faudra attendre 2022 et l'Euro en Angleterre (initialement prévu en 2021 mais reporté à cause du coronavirus) pour espérer voir les Bleues soulever leur premier trophée majeur.

10 - La barre des 200 000 licenciées atteinte

Elles étaient 2 170 licenciées à l'issue de la saison 1970-1971. Elles sont aujourd'hui 200 191. L'objectif de la Fédération a une nouvelle fois été atteint, après avoir dépassé la barre des 100 000 en 2016. Un engouement anticipé dès la rentrée des clubs, en septembre 2019, par le président de la FFF, Noël Le Graët. « On va sûrement augmenter de 20 % par rapport à l'année dernière [...] et dépasser les 200 000 licenciées », affirmait-il, conscient de l'élan provoqué par une Coupe du Monde à domicile. Le nombre de licenciées, en moins de dix ans, a augmenté de 144 %.

publié le 29 mars 2020 à 21h08
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