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@LostFootballs, le compte Twitter qui rend hommage aux ballons égarés

Le compte @LostFootballs est né sous cette forme il y a cinq ans. (twitter@Lostfootballs)
Le compte @LostFootballs est né sous cette forme il y a cinq ans. (twitter@Lostfootballs)

Sur le compte Twitter @LostFootballs, deux Anglais fans de Christophe Dugarry rassemblent des photos de ballons abandonnés. Ultra-poétique.

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C'est comme si ce compte Twitter redonnait vie à tous ces ballons envolés par maladresse de nos terrains de jeu. Vous savez, ces ballons tombés dans le jardin du voisin, roulés trop loin dans le fossé ou atterris à d'improbables endroits... « Il y a une histoire derrière chacun d'entre eux », reconnaît Matthew Lutz, le fondateur du compte Twitter @LostFootballs (aussi sur Instagram).

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Ce fan des Blues de Birmingham City et de Christophe Dugarry qui y joua (« notre plus grand footballeur ! ») était passé et repassé plusieurs jours durant devant un ballon oublié en promenant son chien au parc, il y a cinq ans. « Je me suis demandé s'il avait un propriétaire et pourquoi et comment il s'était retrouvé là. J'ai pris une photo et l'ai tweetée. Elle a généré pas mal d'attention alors j'ai lancé mon compte. » Il y poste cette accroche : « La vue la plus triste au monde. Des ballons perdus ou dont on s'est débarrassé. Honorez-les, envoyez-nous des photos. »

Très vite, des clichés lui parviennent du monde entier. Le site gagne des followers et prend de l'ampleur. « Aujourd'hui, on doit en recevoir 20 à 30 par semaine, même pendant le confinement, poursuit Lutz. On en a eu de tous les continents sauf de l'Antarctique, c'est le seul qui nous manque. On poste les photos les plus belles ou les plus intéressantes, non pas seulement en termes d'image mais aussi de curiosité : celles qui vous font demander comment le ballon a pu atterrir là ».

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Le site a aussi un ton très personnel qui fait tout son charme. Car Matthew, vite rejoint dans l'aventure par son ami Adam Barnfield, un autre supporter des Blues également dingue de musique alternative, accompagne chaque photo de poignantes paroles extraites de chansons de rock indépendant de la fin des années 90 mais aussi parfois de musiques françaises comme Christine and the Queens, MC Solaar ou Disiz La Peste. « Mais notre français n'est pas aussi bon que quand on l'avait appris à l'école et on doit s'appuyer parfois sur Google Traduction pour être sûr que c'est approprié ! »

De ces clichés, il se dégage une vraie poésie empreinte de nostalgie. Celle des temps heureux quand la balle volait encore ? Tout le monde se retrouve dans cette déclaration d'amour à un objet universel. « Cet objet instantanément reconnaissable donne en effet une nouvelle perspective à l'environnement familier où on le trouve et vous n'avez pas besoin d'être un fan de sport pour apprécier cela », admet Matthew Lutz.

Il poursuit : « Et puis on se souvient tous de nous, enfants ou adultes, jouant au football et perdant un ballon. Moi, j'avais reçu un jour un nouveau ballon Mitre Delta pour mon anniversaire. Mon frère l'avait pris pour aller jouer au parc et l'avait envoyé par accident dans le lac, aussi le lendemain matin à 6h, avant le travail, mon père était dans l'eau à le récupérer ! C'est peut-être la simplicité de ces souvenirs qui nous touche. »

publié le 4 juin 2020 à 11h00
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