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Esport - League of Legends : « Le Comité International Olympique a vu ce qu'il s'est passé à Paris »

Jean-François Martins passe la main à la représentante de la mairie de Shanghai, qui accueillera les finales des Mondiaux de  en 2020. (M. Konkol/Riot Games)
Jean-François Martins passe la main à la représentante de la mairie de Shanghai, qui accueillera les finales des Mondiaux de en 2020. (M. Konkol/Riot Games)

Deux semaines après la finale des Mondiaux de League of Legends remportée par les Chinois de FunPlus Phoenix à l'AccorHotels Arena de Paris face aux Européens de G2 Esports (3-0), Jean-François Martins, adjoint aux Sports de la Ville de Paris, dresse le bilan de l'événement et évoque les projets de la capitale concernant la discipline, notamment en vue des Jeux 2024.

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« Est-ce que vous tirez un bilan positif de la finale des Worlds de League of Legends ?
Sans aucun doute. À triple titre. D'abord parce que c'est le genre de grands événements sportifs internationaux, comme la NBA en janvier prochain par exemple, qu'on essaye de faire venir à Paris qui contribuent à notre attractivité touristique. Ensuite parce que ça valide notre stratégie sur l'esport : faire de Paris la capitale européenne de la discipline. Avec une Paris Games Week réussie et l'ouverture de la Ruche Vitality, on a connecté un tas de points qu'on avait disposés, qui nous ont permis de voir que notre travail paye et nous ont montré qu'on peut jouer un rôle important. Enfin on est satisfait parce que ce qu'on a fait de façon un peu pionnière en ne cantonnant pas l'événement à Bercy mais en faisant rayonner l'esport avec le village sur le parvis de l'Hôtel de Ville, les animations... a fonctionné. On a réussi à donner de l'ampleur à l'événement au-delà de la finale en elle-même.

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Vous avez considéré cet événement comme un événement sportif majeur.
Complètement. Aujourd'hui, il faut normaliser les grands événements esportifs pour ce qu'ils sont : des grands événements internationaux avec une couverture médiatique, un visitorat étranger, un impact positif sur l'image de la ville... Il n'y a rien qui diffère aujourd'hui entre une finale des Mondiaux de League of Legends et un... oui, et un match de NBA. Évidemment la portée mondiale d'un match de NBA reste plus importante, mais on est dans cette catégorie. On parle d'environ 100 millions de spectateurs à travers le monde, notamment en Asie. C'est la catégorie des grands événements.

Avez-vous dressé un bilan de ce « Village Esports » sur le parvis de l'Hôtel de Ville ?
Ça a bien marché. On a plus de 20 000 personnes qui sont venues au fil des jours. C'est aussi pour ça qu'on a obtenu la finale des Worlds à Paris : on avait promis d'en faire un événement sportif comme les autres. Au même titre que l'Euro de handball féminin, le mondial de lutte, on a fait des activations dans la ville pour partager la passion de la discipline. Avec des tournois pour des enfants, de la démonstration pour les seniors, une présentation des start-ups...

Comment jugez-vous la finale ?
On a dépassé la jauge des 15 000 spectateurs à l'AccorHotels Arena. C'est la confirmation que ces événements ne sont pas des événements mineurs ou une niche. Quand tu remplis une telle enceinte, quand en matière de show tu donnes des leçons à beaucoup d'événements sportifs dans le monde... La cérémonie d'ouverture, c'était quelque chose qu'on voit rarement. J'étais accompagné d'Etienne Thobois, Directeur général de Paris 2024, des gens du Dakar... Tout le monde était soufflé. Par le niveau technologique et la qualité d'exécution. Le public français a répondu présent également, même si on aurait préféré une finale plus accrochée.

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Quelles sont les prochaines étapes pour la Ville de Paris concernant l'esport ?
D'abord l'ouverture de la maison de l'esport, un lieu qui servira d'incubateur, ou l'on veut développer la pratique amateur et responsable de la discipline, créer une arena, un studio pro. C'est notre premier objectif. La deuxième étape c'est d'avancer dans nos relations avec les équipes à Paris. Je pense notamment à Vitality, au PSG Esports, à Paris Eternal... Pour qu'on commence à avoir des discussions un peu structurées avec eux, en faire des vrais clubs parisiens qui participent au rayonnement de la Ville et les inclure dans l'écosystème. Si on prend l'exemple de Vitality, on discute ensemble depuis longtemps. Ils ont installé leurs bureaux dans Paris, ce n'est pas complètement un hasard. On veut avoir des discussions qui ressemblent à celles qu'on a avec le Paris Saint-Germain. On n'a plus de relation financière avec le PSG, mais on parle de comment le club peut aider au développement du football, de l'image de la ville... On a envie de faire de Vitality une équipe européenne, française, parisienne forte.

Vous avez exprimé la volonté d'intégrer d'une façon ou d'une autre l'esport aux Jeux Olympiques de Paris 2024. En s'inspirant de ce qui a été fait à PyeongChang ou ce qui sera fait à Tokyo ? Ou en allant plus loin ?
Le Comité International Olympique a vu ce qu'il s'est passé à Paris avec la finale des Mondiaux et on va lui faire des propositions. Notre ambition c'est d'aller plus loin. On ne peut pas faire « juste » comme Tokyo (deux compétitions sur Rocket League et Street Fighter V, organisée par Intel en partenariat avec le CIO), on sera quatre ans plus tard. On va réfléchir à la bonne formule pour avoir un bel événement esportif à l'été 2024 autour, pendant, à côté des Jeux de Paris. On se donne le début d'année 2020 pour proposer un premier cadre de discussion. Mais on a déjà un peu anticipé en intégrant dans le cahier des charges de la future Arena olympique Porte de la Chapelle une capacité à être pleinement et facilement esports-compatible. »

publié le 22 novembre 2019 à 09h00
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