L'ÉQUIPE

Esport : « L'OL a pour ambition d'être compétitif là où il investit »

L'Olympique Lyonnais et LDLC, nouveaux partenaires dans l'esport. (A. Martin/L'Équipe)
L'Olympique Lyonnais et LDLC, nouveaux partenaires dans l'esport. (A. Martin/L'Équipe)

Début janvier, l'Olympique Lyonnais ouvrait en grand la porte de l'esport en annonçant un partenariat avec Team LDLC. LDLC OL est né et sera présent sur plusieurs titres majeurs du sport électronique. Harry Moyal, directeur général adjoint marketing et digital de l'OL et Stéphan Euthine, directeur de Team LDLC, détaillent les raisons de cette association et les ambitions de leur équipe.

ma liste
commenter
réagir

« L'Olympique Lyonnais était déjà présent sur le jeu de simulation FIFA. Pourquoi le club a-t-il décidé de s'associer avec Team LDLC ?
Harry Moyal : C'est une logique de prolongation pour nous. On est un des premiers clubs en France à avoir recruté des joueurs sur FIFA, le premier club européen à l'avoir fait en Chine. On a toujours eu un intérêt pour l'esport. Pour nous, cela fait sens dans une logique de diversification. Ça fait partie de notre stratégie globale, avec le football masculin, féminin, le basket... Et le rapprochement avec LDLC est logique : il s'agit de deux entreprises cotées de la région lyonnaise (au-delà de son équipe esportive, LDLC est une entreprise de commerce en ligne), on s'était déjà retrouvés sur le dossier de LDLC Asvel (l'OL a investi dans le club de basket présidé par Tony Parker l'été dernier)... On a étudié de manière assez large les équipes présentes en France sur les principaux jeux et c'était un choix évident.

L'ÉQUIPE

La direction de Team LDLC gardera-t-elle la main sur les choix sportifs ?
Stéphan Euthine : Oui, mais l'OL veut exister dans l'esport. De notre côté, on voulait poser nos valises à Lyon, y devenir le club professionnel de la discipline. Discuter ensemble nous paraissait logique. À terme, il y aurait eu une opposition. Le soutien de l'OL est important pour développer l'équipe, il a l'expérience d'un club traditionnel, des contacts... Et ça crédibilise un peu plus la discipline, ça permet de démystifier le jeu vidéo chez certains. Le partenariat avec Tony Parker avait déjà eu cet effet-là (la Tony Parker Adequat Academy à Lyon accueille et forme les équipes de jeunes de Team LDLC, donc de LDLC OL désormais).

À ce propos, on peut supposer que vous vous êtes retrouvés sur l'aspect de la formation également, un sujet important pour l'OL comme pour Team LDLC ?
H. M. : Exactement. On tient à notre académie et LDLC est un club précurseur dans la scolarisation et l'encadrement des aspirants-esportifs mais aussi dans l'identification des talents.

L'ÉQUIPE

S. E. : On mise beaucoup là-dessus et le repérage de joueurs à fort potentiel, mais on a des plans à l'international. On veut retrouver le très haut niveau en pariant sur la formation. Un peu comme ce que fait l'OL finalement.

LDLC OL, sur quels jeux ?
L'OL était engagé sur FIFA, Team LDLC sur Fortnite, Counter-Strike, du simracing et League of Legends. L'équipe est championne de France en titre sur ce dernier jeu. Quintuple champion d'Europe, figure tricolore de l'esport et coach de LDLC depuis deux ans, Bora « Yellowstar » Kim a décidé de sortir de sa retraite pour faire partie de l'équipe en 2020.

Quelles sont les ambitions de LDLC OL ? Aujourd'hui, la structure peut compter sur plusieurs équipes de très bon niveau à l'échelon national, mais pas international...
H. M. : La tendance actuelle, c'est de voir les meilleures équipes du monde lever des dizaines de millions d'euros pour participer à des ligues fermées. Nous n'en sommes pas encore là. Notre première ambition, c'est d'être compétitifs sur la scène française. Et, à terme, oui, à l'international. C'est le début de l'histoire, on doit d'abord se développer économiquement, notamment. C'est encore le début pour l'esport également. Il y a des paliers à passer. Mais l'OL a pour ambition d'être compétitif là où il investit.

S. E. : Ça fait dix ans qu'on existe, on a déjà connu quelques succès au plus haut niveau (un titre en Major sur Counter-Strike notamment) et même encore aujourd'hui, sur certains jeux. Pour l'instant, on veut prendre le temps de faire grandir nos projets, s'ancrer sur le territoire, parier sur un modèle plus amateur. On a de plus en plus de jeux qui fonctionnent avec des franchises qui coûtent cher. On s'imagine dans ce système dans quelques années, mais on estime qu'il n'y a pas d'urgence. C'est encore trop récent, surtout dans une discipline qui évolue vite. Pour l'instant, on observe et on saura saisir les opportunités qui se présenteront à nous dans le futur. Mais ça passera par des moyens plus importants.

Il y a un investissement financier de la part de l'Olympique Lyonnais ?
S. E : Forcément, même si on ne communique pas précisément dessus.

H. M. : C'est un investissement conséquent à l'échelle de l'esport. Il y a encore assez peu d'équipes qui ont un chiffre d'affaires supérieur au million d'euros. Mais on veut surtout mettre notre image, nos ressources humaines, nos médias à disposition de l'esport et de LDLC OL. Ça va au-delà d'un apport financier. On veut permettre à l'équipe de se développer le plus rapidement possible.

LDLC OL sera présent sur Counter-Strike, un jeu de tir qui rebute les clubs de sport. Auriez-vous pu décider de ne pas rester sur cette scène compétitive ?
H. M. : On s'est posé la question. Mais on a décidé que ce n'était pas un souci. On veut laisser LDLC OL se développer sur sa base historique. Et puis, c'est un gros jeu, très suivi... On ira sur de nouveaux titres également. On verra lesquels. »

publié le 17 janvier 2020 à 17h09
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte