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Esport : l'histoire compétitive de CS:GO en neuf dates

Mathieu « ZywOo » Herbaut, Dan « apEX » Madesclaire et Vitality soulevant le trophée du dernier Major sur . (Michal Konkol/BLAST)
Mathieu « ZywOo » Herbaut, Dan « apEX » Madesclaire et Vitality soulevant le trophée du dernier Major sur . (Michal Konkol/BLAST)

Après onze ans d'existence, Counter-Strike : Global offensive a fermé ses serveurs pour laisser place à son successeur : Counter-Strike 2. À l'aube des IEM Sydney, la première grande compétition sur ce nouvel opus, retour en neuf dates sur l'histoire esportive de son glorieux aîné.

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21 août 2012 : le début du jeu

La sortie même de Counter-Strike : Global Offensive, le 21 août 2012 officiellement, est un moment marquant pour l'esport sur le jeu. Auparavant, la scène compétitive est scindée en deux, entre les joueurs de « CS:Source » d'un côté et « 1.6 » de l'autre. L'arrivée de ce nouvel opus va rapidement réunir tout ce beau monde sur un même circuit. Et la création des Majors, en 2013, va le professionnaliser. Treize ans après la création de Counter-Strike, en novembre 2000, le jeu a pris un tournant.

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5 avril 2013 : 87-0, la folle série de NIP

Premiers tyrans de CS:GO, les Ninjas In Pyjamas ont régné sans partage sur la scène compétitive, dans des proportions jamais revues depuis. C'est simple : entre le 25 août 2012, date de son premier tournoi disputé sur le jeu, et le 5 avril 2013, le quintet suédois a remporté 87 cartes de rang en LAN (dans des tournois en physique). En avance sur son temps, l'organisation avait mieux anticipé la transition sur Global Offensive, mêlant des talents d'1.6 et de Source pour faire vivre un enfer à ses rares adversaires, dont les Français de VeryGames, vaincus à dix reprises.

La folle série s'est finalement achevée lors du StarLadder Series V, face aux Russes de Virtus. Pro (défaite en finale, 0-2). Mais elle aura permis au collectif de NIP de passer à la postérité, à l'image de Christopher « GeT_RiGhT » Alesund, meilleur joueur au monde en 2013 et 2014 et encore considéré comme l'une des plus grandes légendes du jeu. Avec ce même cinq, la structure gagnera un Major, l'ESL One Cologne, début 2014.

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28 novembre 2014 : à la DH Winter, l'Olofboost et le triomphe français

Quatrième Major de l'histoire de CS:GO, la DreamHack Winter 2014 reste, encore aujourd'hui, le tournoi le plus controversé de l'histoire. Co-favoris du tournoi disputé à Jönköping (Suède), les Français de la Team LDLC subissent la loi des Suédois de Fnatic en quarts de finale et s'inclinent sur Overpass, la troisième carte décisive (16-13), en perdant 13 rounds d'affilée. La foudre est tombée du ciel : propulsé par ses coéquipiers par une série de sauts, Olof « olofmeister » Kajbjer a passé sa partie juché sur le toit d'un bâtiment d'ordinaire inaccessible, d'où il a pu lire tous les déplacements adverses. Le « Olofboost » est né. Il ne vivra que quelques minutes.

Dans la foulée du match, le staff tricolore porte en effet réclamation, dénonçant un abus de bug. Après plusieurs heures de réflexion, les arbitres lui donnent raison et ordonnent de rejouer le match le lendemain. Il n'y aura jamais de revanche : dans l'oeil du cyclone depuis 24h, Fnatic préfère déclarer forfait, sans donner la moindre justification. Son principal rival écarté, LDLC peut s'envoler vers la victoire finale, la première pour la France en Major, avant celle d'Envy Us à Cluj (Roumanie) en novembre 2015. Encore aujourd'hui, ces deux trophées restent les principaux faits de gloire du « French CS ».

23 août 2015 : le premier doublé pour Fnatic

Sa mésaventure à Jönköping n'a pas empêché Fnatic d'entamer une longue ère de domination en 2015. Portés par un olofmeister au sommet de son art et le génie tactique Markus « pronax » Wallsten, les Orange et Noir ont enquillé les trophées pendant huit mois. Avec, en point d'orgue, les victoires aux ESL de Katowice, en mars, puis aux ESL Cologne, en août face aux Français d'Envy Us, qui ont fait du collectif suédois le premier à remporter deux Majors d'affilée avec les cinq mêmes joueurs et la même structure. Un accomplissement que seul Astralis a imité depuis.

3 avril 2016 : l'ère des Brésiliens

Le 3 avril 2016, au Major de Colombus (États-Unis), Team Liquid affronte en demi-finales une équipe qui monte : les Brésiliens de Luminosity, menés par Gabriel « FalleN » Toledo. Ces derniers sont en souffrance sur Mirage, dominés 15-9 par la formation du jeune Oleksandr « s1mple » Kostyliev (voir par ailleurs). À un petit round de la première manche, l'Ukrainien et ses coéquipiers approchent du site B... Ils y tombent sur Marcelo « coldzera » David, qui réalise alors une défense héroïque. L'une des actions iconiques de l'histoire de CS:GO, pour laquelle il sera même récompensé d'un graffiti commémoratif.

Team Liquid ne marquera plus un round sur cette carte, perdra la demi-finale, puis Luminosity collera un 2-0 à NAVI en finale pour devenir la première équipe non-européenne à gagner un Major. Passés chez SK quelques semaines plus tard, les Brésiliens doubleront la mise à Cologne en juillet et marqueront ainsi Global Offensive de leur empreinte. Coldzera sera désigné meilleur joueur du monde cette année-là, puis en 2017. Il faudra toutefois attendre 2022 pour voir la passion du Brésil pour Counter-Strike être récompensée par un Major à la maison (Rio de Janeiro). Un autre grand moment...

28 janvier 2018 : FaZe - C9, la plus belle des finales ?

S'il fallait désigner le plus beau match de l'histoire de CS:GO - ou a minima la plus belle finale - le FaZe Clan - Cloud9 du 28 janvier 2018, au Major de Boston, ferait sans doute consensus. Tous les ingrédients étaient là : un duel entre Européens et Nord-Américains, l'enjeu du titre le plus prestigieux du circuit, une rencontre d'un niveau exceptionnel, un suspense terrible et une intensité folle des heures durant.

Au terme d'un épilogue dingue - chaque round est un highlight -, où C9 a d'abord sauvé quatre balles de match pour s'offrir une prolongation, puis FaZe en a écarté trois en overtime avant de craquer, c'est finalement le quintet états-unien qui a arraché la victoire lors de la manche décisive (14-16, 16-10, 22-19), s'imposant à domicile. Un incontournable.

8 septembre 2019 : Astralis, meilleure équipe du monde

Le 8 septembre 2019, les Danois d'Astralis remportent le Major de Berlin. Ils deviennent ainsi la première équipe à en gagner trois consécutivement et à inscrire ce nom pour la quatrième fois au palmarès. Un nouveau chef-d'oeuvre - aucune manche perdue en play-offs, leur principal adversaire Team Liquid balayé en quarts, une démonstration en finale - qui achève les sceptiques. Cette version d'Astralis est la meilleure équipe ayant touché à CS:GO.

Les Danois auront révolutionné Counter-Strike et sa scène professionnelle à de nombreux égards, aussi bien sur le plan stratégique que dans l'approche de la compétition. Et si ce trophée berlinois est marquant pour les records qu'il incarne, c'est le pic de domination sans partage atteint en 2018, une saison à 10 titres majeurs dont leur deuxième Major, qui a laissé une empreinte indélébile dans l'esprit des suiveurs.

7 novembre 2021 : première couronne pour s1mple

21 médailles de MVP, trois titres HLTV de n°1 mondial (en 2018, 2021, 2022), 13 trophées de premier plan remportés, une pelletée d'actions de légende : Oleksandr « s1mple » Kostyljev est le meilleur joueur de l'histoire CS:GO. Un statut qu'il a pleinement cimenté en remportant son premier Major, en novembre 2021, après deux défaites en finale. Au PGL Major de Stockholm (Suède), l'ancien « enfant terrible » au sourire narquois, devenu une rock star en Ukraine, a survolé la compétition avec NAVI, ne perdant pas une seule manche. Sa finale gagnée face à G2 est encore aujourd'hui le match le plus vu de l'histoire de CS, avec un pic de 2,7 millions de spectateurs en direct.

21 mai 2023 : Vitality conclut à Paris

En enrôlant le prodigieux Mathieu « ZywOo » Herbaut à l'âge de 17 ans, fin 2018, Fabien « Neo » Devide lui avait promis de le mener à une victoire en Major. Le fondateur de Vitality ne s'était pas trompé en misant sur le jeune Nordiste, sacré meilleur joueur du monde en 2019 et 2020 et plus grand talent que la France ait connu sur le jeu. Mais il s'est trouvé pressé par le temps, lorsque Valve a annoncé le passage à CS2 après un dernier tango à Paris, en mai 2023.

Heureusement pour lui, tout s'est déroulé comme dans un rêve pour les Abeilles, qui ont triomphé à domicile sans perdre la moindre manche, validant tous ses choix. Pour l'éternité, le dernier moment marquant de Global Offensive restera donc cette image de l'Accor Arena en fusion, rugissant en voyant deux joueurs tricolores soulever le trophée, pour le tout premier Major disputé dans l'Hexagone.

Vitality découvre CS2 à Sydney
Après son élimination en quarts de l'ESL Pro League, pour son dernier tournoi sur Global Offensive il y a deux semaines, la Team Vitality (n°1 mondiale selon le classement HLTV) reprend la compétition ce lundi aux IEM Sydney. Le premier tournoi majeur sur Counter-Strike 2, auquel participe également ENCE (n°2), G2 Esports (n°3) ou MOUZ (n°4), qui s'est imposé à Malte. C'est la première compétition que les Abeilles disputeront sans Danny « zonic » Sorensen, leur coach depuis près de deux ans, dont le départ a été annoncé mercredi.
publié le 15 octobre 2023 à 18h50 mis à jour le 15 octobre 2023 à 18h50
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