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Esport - Gotaga : « Je reste un compétiteur »

Corentin « Gotaga » Houssein lors de la dernière étape de sa tournée. (Chloé Ramdani/Red Bull Content Pool)
Corentin « Gotaga » Houssein lors de la dernière étape de sa tournée. (Chloé Ramdani/Red Bull Content Pool)

2019 a été dense pour Corentin « Gotaga » Houssein. Aujourd'hui streamer français le plus suivi sur Twitch, l'ancien joueur professionnel de Call of Duty vient de conclure son année avec Fortnite et l'étape parisienne du Gotaga On Tour.

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FIFA à la Tour Eiffel, ZEvent record, Fortnite, Vitality... L'année a été chargée pour Corentin « Gotaga » Houssein. Devenu la principale figure du monde du jeu vidéo et du streaming en France, celui qui faisait partie de l'élite sur Call of Duty il y a quelques années de cela reste très proche de l'esport et de la compétition en général. Il l'a prouvé en mettant en avant les meilleurs joueurs francophones de Fortnite tout au long de l'année et notamment lors du Gotaga on Tour. Une petite tournée à travers la France achevée à Paris mi-décembre par un tournoi remporté par Zoubiri « BadSniper » Naofel (Vitality).

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« Comment avez-vous vécu ce petit tour de France ?
C'est une évolution de ce que les gens appelaient "rencontres abonnés", qui étaient devenues un peu difficile à mettre en place. On a eu l'idée de faire une tournée et ça pouvait sembler un peu prétentieux, parce que quand tu fais des jeux vidéo tu te demandes si des gens vont vraiment venir. Finalement c'était le bon choix. Petite dédicace au public de Marseille d'ailleurs, je ne pensais pas qu'on vivrait ça. Ils ont mis plus d'ambiance qu'à une compétition ESWC lors de mes plus belles années compétitives.

Il y a une volonté de voir plus grand maintenant ? Quand on voit ZeratoR qui remplit Bercy, on se dit que ce n'est pas impossible pour vous...
ZeratoR est un peu le père de ce genre d'initiatives, il a montré la voie. On a fait plein de projets du même genre déjà : Gotaga Show, la Tour Eiffel... Je ne sais pas si cette tournée nous amènera à autre chose derrière. On verra. On veut garder notre patte, aussi. Mais quand tu vois la joie des gens... Ils nous rendent vraiment bien tout le travail qu'on fournit derrière.

Vous avez acquis une certaine notoriété en France. Il y a cette volonté chez vous, lors de cette tournée, de vos émissions le lundi, de mettre en lumière les talents de Fortnite ?
En fait, je me dis qu'à une époque j'ai eu de la chance. Je faisais mes petites vidéos dans mon coin et des gens m'ont tendu la main. Aujourd'hui j'ai l'opportunité de mettre en valeur des gens qui le méritent, alors autant foncer. Howard "Noward" Castiaux (joueur professionnel de Fortnite), par exemple : je ne le connaissais pas personnellement, il est venu dans une émission un lundi, il n'a pas été très performant mais il a commenté avec nous et... Il était incroyable ! Tout le monde l'a adopté et les gens ont appris à le découvrir. Quand tu peux permettre à certains d'être dans la lumière et qu'ils s'en servent, travaillent, se donnent à fond, tu as peut-être ouvert une porte sur quelque chose de génial. Je n'ai plus le niveau que j'avais sur Call of Duty à une époque pour faire partie des meilleurs joueurs du monde. Mais je reste proche de la compétition, de l'esport. C'est à mon image en général.

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Huit des meilleurs joueurs francophones s'étaient qualifiés pour la finale du Gotaga On Tour. (Chloé Ramdani/Red Bull Content Pool)
Huit des meilleurs joueurs francophones s'étaient qualifiés pour la finale du Gotaga On Tour. (Chloé Ramdani/Red Bull Content Pool)

Vous vous retrouvez un peu dans ces joueurs pros ?
Oui et qu'importe le jeu. Je me revois dans pas mal de mentalités, dans leur envie de gagner. Je ne suis pas surpris de voir des Skite, Kinstaar, Airwaks sortir des grosses performances, peu importe le format de compétition sur Fortnite.

C'est important pour vous de ne pas vous éloigner de la compétition même si vous n'êtes plus pro...
Parce que j'adore ça ! J'aime aller loin, peu importe le jeu auquel je joue. Fortnite, Teamfight Tactics, Pokémon plus récemment : je veux atteindre le meilleur rang, regarder ce que la compétition peut donner, comment elle évolue... Même si je ne suis pas le meilleur. Il y a encore une galaxie entre moi et le monde pro. Et plus tard, peut-être qu'on mettra des joueurs de scènes méconnues en avant. RedEmption sur Pokémon, c'est un mec trop fort mais il est pas très connu parce que son univers compétitif est une niche. Mais quand je le regarde, je me revois aussi en lui.

Vous n'avez pas envie de retrouver le très haut niveau, parfois ?
Des fois ça me pique parce que... J'ai le sentiment que je suis toujours capable de progresser. De ne jamais vraiment atteindre un plafond. Bon sauf sur League of Legends peut-être, j'ai atteint le rang « diamant » mais je considère mon passage sur ce jeu comme un échec. Je prendrai ma revanche un jour, on va peut-être organiser un truc avec Doigby... Bref, globalement je ne me sens pas limité et des fois j'ai cette réflexion : "Ma vie est trop bien mais je veux juste devenir le meilleur sur tel ou tel jeu". Être le numéro un, pas le deuxième. Ce truc m'a animé sur Call of Duty pendant longtemps et je reste un compétiteur. Je suis obligé d'y penser.

Vous suivez beaucoup les compétitions également ?
Forcément. Je n'ai pas raté grand-chose des Mondiaux de League of Legends, je regarde les tournois Counter-Strike... Les piliers de l'esport. Fortnite, je suis un peu moins depuis quelque temps. Je n'ai pas du tout accroché au format compétitif en squad, même si je m'intéresse aux résultats. Je n'ai simplement pas la même motivation qu'au moment des qualifications pour la Coupe du monde, quand j'allais sur le live de Solary avec 200 000 personnes. Un truc a changé. C'est un peu rébarbatif, il y a des compétitions tous les jours. C'est lassant.

Il y a aussi Vitality, vous faites partie des cofondateurs : comment jugez-vous l'évolution du club ?
Je vis ça d'un peu plus loin maintenant. Même si j'en reste très proche ! Je demande toujours à Fabien "Neo" Devide (cofondateur) ce qu'il se passe. Mais à l'époque, quand on a commencé Vitality, l'équipe était plus dépendante de moi. Maintenant Nicolas (Maurer, cofondateur lui aussi) et Fabien ont tellement travaillé que je suis devenu un bonus. Dans le sens : si je quittais le club, ça ne changerait rien. Ils bosseraient tout autant, continueraient de développer de gros projets... Après je pense qu'on fera toujours beaucoup de choses ensemble. Avec Neo on s'appelle souvent pendant une heure : "Bon t'en penses quoi du Stade de France ?" Ça reste dans les petits papiers... Il y a des projets. Vitality, Gotaga, on avance encore main dans la main. S'ils en ont besoin, ils savent qu'ils peuvent compter sur moi.

Tour Eiffel, Vitality, le stream au quotidien, ZEvent, Gotaga On Tour... Vous concluez une grosse année.
Il y a un an je n'aurais pas cité un dixième de ce qu'on a fait en 2019. C'est la fin d'une boucle. On va faire une pause et on va essayer de lancer de nouveaux projets pour l'année qui vient. Ça se trouve on va remplir une salle entière en jouant à Pokémon(rires) ! ZeratoR le fait bien avec TrackMania ceci dit. Mais s'il fallait retenir une chose de l'année... Le ZEvent appartient plus à Zera, la tournée c'était fou, la Tour Eiffel un gros projet... Peut-être une émission un lundi soir, avec Malik Bentalha et Maskey. Ils venaient jouer à Fortnite, Malik ne connaissait pas trop notre univers. On a fait deux parties avant de discuter pendant cinq heures en refaisant le monde. C'est un de mes meilleurs souvenirs. Il m'a aidé à réfléchir au format de l'émission. On tendra peut-être vers ce genre de choses en début d'année 2020. »

publié le 23 décembre 2019 à 18h00
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