La dernière montée au-dessus de la Ciotat, longue de près de cinq kilomètres avec une moyenne de 7 % n'a pas effrayé Alexandr Vlasov. Le champion national de Russie a attaqué sur ces pentes en sortant du peloton étiolé et en souffrance. Nacer Bouhanni, le leader du classement général après sa victoire lors de la première étape jeudi, avait déjà été lâché depuis quelque temps quand les coureurs de l'équipe Nippo-Delko Provence qui jouait à domicile, avaient tenté le tout pour le tout dans ce final difficile via la fameuse route des crêtes.
On avait alors vu Julien El Fares et Evaldas Siskevicius (avant qu'il ne chute) puis Rémy Rochas à l'attaque. Si le Néerlandais Wilco Kelderman (Sunweb), deuxième au général après l'étape du jour, et le Danois Jesper Hansen (Cofidis) avaient eux aussi tenté leur chance, c'est l'équipe Astana qui a pris les choses en main en tête de peloton, emmenant leur leader désigné Alexey Lutsenko, qui est monté sur la troisième marche du podium au général vendredi.
« Il était temps qu'il découvre le calendrier World Tour et notamment les courses à étapes qu'il affectionne »
Mais c'était sans compter sur une autre carte de l'équipe kazakhe bien moins connue, celle du Russe de 23 ans, Vlasov, qui allait s'envoler tout seul vers la victoire en conservant vingt-quatre secondes d'avance sur la ligne, sur un premier groupe où on retrouvait Thibaut Pinot et David Gaudu (Groupama-FDJ) mais aussi le Colombien Nairo Quintana (Arkéa-Samsic).
Débauché de l'équipe Gazprom par Astana à l'intersaison après un accord pour rompre sa dernière année de contrat avec l'équipe russe, Vlasov a vite trouvé sa place chez les Kazakhs. « On l'avait repéré parce que c'est un coureur ambitieux avec un gros potentiel pour son jeune âge, explique le manager de l'équipe Astana, Alexandre Vinokourov. Il était temps qu'il découvre le calendrier World Tour et notamment les courses à étapes qu'il affectionne. »
En s'imposant dès son deuxième jour de course avec ses nouvelles couleurs, le Russe a confirmé toutes les attentes qui reposent déjà sur lui. Il doit désormais conserver sa place de leader alors que les dix premiers se tiennent en trente-quatre secondes, dont trois Français (Aurélien Paret-Peintre, 6e, Thibaut Pinot, 7e et David Gaudu, 10e).