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Raymond Poulidor à travers les âges

Raymond Poulidor (au centre) lors du Tour de France 1976 qu'il terminera sur le podium (3e) derrière Joop Zoetemelk et Lucien van Impe (2e à partir de la droite). (L'Equipe)
Raymond Poulidor (au centre) lors du Tour de France 1976 qu'il terminera sur le podium (3e) derrière Joop Zoetemelk et Lucien van Impe (2e à partir de la droite). (L'Equipe)

La carrière de Raymond Poulidor s'est étirée de 1960 à 1977, avec un ultime podium sur le Tour de France décroché à plus de quarante ans.

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20 ans : la révélation

Voilà trois ans déjà qu'il a remporté sa première course, en mars 1953, le prix de la Quasimodo à Saint-Léonard-de-Noblat. Mais, en 1956, c'est le grand tournant de sa vie. En qualité de meilleur coureur régional, il est invité à participer au fameux Bol d'Or des Monédières, à Chaumeil, un critérium prestigieux disputé en Corrèze où il côtoie les grandes vedettes internationales.

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Si Raphaël Géminiani l'emporte, il est le seul à répondre à une attaque de Louison Bobet dans la côte du circuit. À l'arrivée, le triple vainqueur du Tour (1953,1954,1955) demande à l'organisateur, le célèbre accordéoniste Jean Ségurel, qui est donc ce « phénomène » que le public local appelle « la Pouliche ».

« À vingt ans, j'étais aussi fort que cinq ou six ans plus tard. Je pense que j'aurais pu faire le Tour de France sans problème », estimait Poulidor bien des années plus tard. Mais, en 1956, s'il suscite de grands espoirs et prend conscience que le vélo peut être un moyen de gagner de l'argent, c'est aussi l'année du service militaire. En raison des événements d'Algérie, il part pour vingt-neuf mois sous les drapeaux.

30 ans : la résignation

En 1966, Jacques Anquetil, son grand rival, fait ses adieux au Tour, non sans avoir la certitude que son partenaire Lucien Aimar va l'emporter aux dépens de Poulidor (3e). Le Limousin a déjà manqué l'occasion l'année précédente, lorsqu'il a sous-estimé un jeune champion italien néophyte, Felice Gimondi, qui a remplacé au pied levé un certain Polidori, forfait. Cette défection d'apparence anecdotique a peut-être indirectement empêché Poulidor de gagner le Tour.

Suprême ironie du sort, l'origine du nom Poulidor proviendrait d'un ancêtre italien qui se serait appelé Polidori ! Quoi qu'il en soit, « Poupou » a peut-être laissé passer sa chance dans ces années charnières de la trentaine. Après Anquetil, Eddy Merckx va bientôt arriver...

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40 ans : la continuation

Merckx n'est déjà plus Merckx en 1976, mais Poulidor est toujours là. À plus de quarante ans, il va encore monter sur le podium du Tour, troisième derrière Lucien Van Impe et Joop Zoetemelk. « Je sentais que j'étais limité », avoue celui qui réalise quand même une très belle montée du puy de Dôme, douze ans après son coude-à-coude légendaire avec Anquetil. Cela le remet dans le jeu pour le podium dont il va chasser Raymond Delisle pour neuf secondes, à la faveur du bref chrono du dimanche matin sur les Champs-Élysées !

publié le 13 novembre 2019 à 22h17
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