Après les aveux de l'Autrichien Georg Preidler, sanctionné pour dopage sanguin dans le cadre de l'affaire Aderlass, révélée en début d'année, le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) a fait état auprès de l'Union cycliste internationale (UCI) de sa crainte qu'il « existe des protocoles de dopage mafieux mis en place en dehors de la structure des équipes ».
Sur la base des témoignages qu'il a recueillis, le MPCC, présidé par Roger Legeay, a demandé d'être encore plus percutant « dans la mise en oeuvre des contrôles ». Il réclame également « l'ouverture d'une enquête au sujet de l'utilisation présumée d'une "poudre" (l'Aicar ?), qui serait potentiellement utilisée par certains coureurs ou équipes dans les bidons dans le final des courses ».
Des tests proches du départ et de l'arrivée des courses
Dans un communiqué, publié mardi, qui fait le point sur ses demandes, le MPCC a fait part de la réponse de l'UCI, laquelle a signalé que sa fondation antidopage (CADF) « investiguait non seulement sur l'utilisation de l'Aicar, mais également sur l'utilisation de toute autre substance qui pourraient s'avérer être répandue au sein du peloton ».
Le MPCC a estimé nécessaire « d'augmenter le nombre de tests sanguins, notamment hors compétition » et a demandé « de réaliser ces tests le plus près possible de l'heure de départ de la course et le plus tôt possible après l'arrivée ».
« Le témoignage de Georg Preidler alerte en ce sens », a précisé le Mouvement, qui a demandé « une plus grande agressivité de l'UCI et de la CADF » : « Les équipes, coureurs, personnels encadrants, agents sportifs, fédérations, organisations et sponsors, qui représentent à ce jour plus de 700 membres du MPCC, sont demandeurs de cette agressivité accrue ».
Le MPCC se dit « tourmenté »
L'UCI, qui a répondu au MPCC, a déclaré être « connue comme l'organisation antidopage prélevant le plus grand nombre d'échantillons sanguins dans le cadre du passeport biologique » et la CADF « prélève le maximum d'échantillons dans les limites de son budget, tout en privilégiant les contrôles ciblés ».
« Les membres du MPCC sont tourmentés par la question de l'équité sportive sur les plus grandes épreuves cyclistes mondiales auxquelles ils prennent part, a conclu le Mouvement. Ils souhaiteraient que les tricheurs soient, eux, tourmentés par ce que la lutte antidopage leur réserve. »