Le jeune Érythréen Biniam Girmay a créé la sensation ce mercredi sur les hauteurs de Franceville en remportant le sprint du peloton devant quelques pointures à la réputation déjà affirmée comme André Greipel (Arkéa-Samsic), Niccolo Bonifazio (Direct Énergie) ou encore Lorenzo Manzin (Vital Concept-B & B Hotels). À bientôt 19 ans (il les fêtera en avril), ce jeune coureur de la Corne d'or de l'Afrique s'inscrit déjà dans la lignée des Teklehaimanot, Berhane ou autre Kudus même si sa précocité laisse peut-être apparaître une autre envergure.
Déjà triple champion d'Afrique junior en début de saison 2018 (sur route, contre-la-montre individuel et par équipe), il avait réalisé un beau mondial à Innsbruck en terminant 15e du chrono de sa catégorie d'âge. Loin du cliché des coureurs érythréens doués uniquement dès que la route s'élève, Biniam Girmay semble à l'aise sur tous les terrains. La saison dernière, il avait réalisé une performance qui à l'époque était passée inaperçue aux yeux du grand public en remportant une étape de l'épreuve belge Aubel-Thimister-Stavelot début août, devant un certain Remco Evenepoel la star en devenir du cyclisme mondial. Il avait réussi ce jour-là ce que seulement deux autres juniors avaient réussi jusque-là à faire, battre le jeune prodige belge dans un sprint à deux au terme d'une échappée.
Son assurance après l'arrivée ce mercredi n'était pas sans rappeler d'ailleurs celle du jeune Flamand qui débutera sa carrière pro en Argentine au Tour de San Juan avec son équipe Deceuninck-Quick Step. « Non, Greipel et les autres ne m'ont pas fait peur, affirmait ainsi le jeune Érythréen, j'avais de bonnes jambes et je savais que j'avais une chance de gagner aujourd'hui (mercredi). Si je m'étais plus occupé de leur palmarès, ça m'aurait déconcentré. »