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Bernard Hinault : « Poulidor était un mythe »

Raymond Poulidor et Bernard Hinault sur le Tour de France en 2014.
Raymond Poulidor et Bernard Hinault sur le Tour de France en 2014.

Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, a appris, ce mercredi, avec beaucoup de tristesse le décès de Raymond Poulidor, dont il a été surtout l'adversaire au début de sa carrière.

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Bernard Hinault (quintuple vainqueur du Tour de France, 64 ans) : « Comment ne pas ressentir de la tristesse devant une telle nouvelle ? On savait qu'il était malade, mais on ne pense jamais au pire. J'ai pu le côtoyer durant trois ans au début de ma carrière et c'était un coureur qui ne lâchait rien. C'était sa force. J'avais de l'admiration mais, sur la route, j'ai surtout couru contre lui. Poulidor était un mythe et il a construit sa carrière au milieu des Eddy Merckx, Jacques Anquetil, Luis Ocana ou Joop Zoetemelk, ce qui n'est pas rien. Il avait son caractère et, personnellement, j'avais plus d'atomes crochus avec Anquetil et Merckx. Sa mort va attrister beaucoup de monde. » M.M.

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André Darrigade (porteur du maillot jaune à 19 reprises, 90 ans) : « Il n'y a pas de mots pour évoquer la disparition de Raymond Poulidor. De 1960 à 1966, j'ai couru à ses côtés même si nous n'étions pas dans la même équipe. Poulidor était un dur au mal, un coureur au courage énorme. Comble du paradoxe, il est devenu célèbre après avoir été baptisé ''l'éternel second'', alors qu'il possédait un palmarès incroyable. Car c'est presque oublié qu'il a remporté le Championnat de France, la Vuelta, Milan-San Remo, Paris-Nice, La Flèche Wallonne, le Dauphiné et beaucoup d'autres. Mais il est finalement devenu populaire en n'ayant jamais gagné le Tour. Il s'est fait une publicité énorme avec ça et il a poussé le public à aimer le Tour. Au cours de ces années, je suis resté en relation avec lui. Il m'avait fait plaisir en venant à mon 90e anniversaire, cette année dans mon village de Narrosse (Landes). Je ne l'avais pas trouvé bien du tout. La semaine dernière, j'avais tenté de le joindre à l'hôpital, mais on n'avait pas voulu me le passer car il était trop faible pour s'exprimer. En juillet dernier, à Pau, il m'avait parlé de sa joie de pouvoir toujours suivre les courses sur le terrain, d'aller à la rencontre des gens à travers la France toute l'année pour des séances de dédicaces. Il était heureux comme ça et il m'avait dit : ''c'est ma vie''. » M.M.

André Darrigade, en 2019. (F. Lancelot/L'Équipe)
André Darrigade, en 2019. (F. Lancelot/L'Équipe)

Poulidor, l'éternel champion des coeurs

publié le 13 novembre 2019 à 13h32 mis à jour le 13 novembre 2019 à 14h29
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