L'ÉQUIPE
Coaching

Laure Manaudou : « Je cherche vraiment le sport plaisir »

La championne olympique de natation du 400 m (2004) va participer au Half Marathon des Sables, au Pérou, dans le désert d'Ica (2-5 décembre). Au programme, trois étapes en quatre jours pour boucler les 120 km (30 km - 65 km - 25 km), et surtout la recherche d'aventure et de plaisir.

ma liste
commenter
réagir

« C'est le côté extrême de l'aventure qui vous a attiré ?
C'est pour ça qu'on le fait, pour aller puiser dans nos ressources. Je me suis laissée emporter par mes coéquipières. Le faire à trois, ça va nous permettre de partager et de se soutenir dans les moments difficiles. On sait qu'il y en aura. On a envie de se confronter à nous-même. On a fait des raids, mais ce n'était pas 120 km et les épreuves étaient le matin, on se reposait l'après-midi, donc c'était assez soft.

L'ÉQUIPE

Quelle fut la préparation ?
On a pris la décision il y a un mois, donc on compte énormément sur notre mental plutôt que sur notre corps (rires). On est quand même sportives. L'une de mes coéquipières a une salle de RPM (vélo en salle) et l'autre est prof de tennis. Après, sur cette course, il faut courir, s'arrêter pour se faire à manger et repartir. Mais ce qui nous attire dans cette course, c'est que les barrières horaires ont été faites pour des personnes qui marchent, donc on a aucune pression de courir tout le temps.

Vous avez un objectif précis ?
Pas du tout. Je ne sais même pas combien de temps on peut mettre. On ne peut même pas se fixer un temps de référence car quand on s'entraîne, c'est dans la forêt, c'est pas le même terrain de jeu.

L'ÉQUIPE

Il y a quelque chose qui vous fait peur ?
Les ampoules. C'est le truc qui me fait le plus peur. Je sais que ça se soigne, mais sur une épreuve, si on a des ampoules au bout du 10e kilomètre, je pense que ça m'empêcherait de profiter de la course.

Qu'est-ce que vous attendez de ce Half Marathon des Sables ?
Vivre une nouvelle aventure et ressentir des pics d'émotions différentes pour aller puiser au fond de soi, mentalement. Je cherche vraiment le sport plaisir, que j'ai trouvé depuis peu, depuis un an. Ne pas avoir de pression et d'obligation de résultat. Car sinon, ça devient tout de suite un échec si on n'a pas réussi. Là, j'ai aucune pression, et ça me fait du bien, après toute la pression que j'ai ressentie dans ma carrière.

Le 22 décembre, vous allez organiser un événement Swim run. Toujours dans cette idée de sport plaisir ?
Sport plaisir et extrême aussi, car ce sera le 22 décembre et il va faire froid. Le swim run, c'est assez ludique car on change tout le temps de discipline. C'est un beau projet et j'espère qu'on le développera dans d'autres villes. On a commencé à Arcachon, mais l'idée c'est d'en faire - pourquoi pas - au Lac d'Annecy, à Nice, à Marseille...

Prenez-vous plus de plaisir à faire un swim run qu'à nager ?
En ce moment, oui. Car du coup, on n'est pas sur la performance, mais sur l'enchaînement, et la difficulté à le faire. Être en extérieur, c'est vraiment un truc qui me motive.

Vous avez d'autres aventures prévues dans les prochains mois ?
Je vais partir fin janvier en Islande, pour un raid toujours organisé par Défi D'elles, les mêmes personnes avec qui je fais le swim run. C'est 100 % féminin et pour l'association Keep a breast, pour la prévention au cancer du sein. Je pense que ça va être vraiment cool, car c'est un très beau pays. Avoir la chance de faire du sport là-bas, je pense que c'est la meilleure des manières de découvrir un pays. Sur trois jours, on fera du trail, du « run and hike » dans les glaciers et du ski de fond.

« Là, j'ai aucune pression, et ça me fait du bien, après toute la pression que j'ai ressentie dans ma carrière »

Laure Manaudou

Vous avez déjà parlé de participer au marathon de New York, c'est toujours d'actualité ?
Peut-être l'année prochaine. Mais il faudra s'entraîner plus. Je sais que c'est plus rigoureux et plus traumatisant que de courir sur du goudron. L'idée, c'est toujours de le faire en équipe et partager ça.

Vous ne vous voyez plus faire du sport solo ?
Non, plus solo et pas en compétition, en se fixant des objectifs. C'est cool d'avoir des objectifs, mais j'en ai tellement eu que ça met la pression et vu que je suis une compétitrice, si je n'y arrive pas, ça m'énerve et je le prends comme un échec. J'ai toujours l'âme d'une compétitrice et quand je n'arrive pas à atteindre mes objectifs, ça m'énerve. Donc je préfère le faire tranquille et profiter, pour avoir une autre saveur. »

publié le 29 novembre 2019 à 09h15
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte