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Johannes Boe, le flou du roi

Après son hiver 2018-2019 magistral, le Norvégien Johannes Boe sera le grand adversaire de Martin Fourcade cette saison. (F. Mons/L'Équipe)
Après son hiver 2018-2019 magistral, le Norvégien Johannes Boe sera le grand adversaire de Martin Fourcade cette saison. (F. Mons/L'Équipe)

Archi-dominateur l'hiver dernier en Coupe du monde, le Norvégien Johannes Boe a prévu une coupure en janvier pour la naissance de son premier enfant. Mais pas sûr que cela suffise pour l'empêcher de briguer un deuxième globe dans une saison qui démarre ce samedi à Östersund en Suède.

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C'est devenu une habitude. Dès que la Coupe du monde rapplique, dès ce samedi en Suède, Johannes Boe convoque le doute. L'hiver dernier, le Norvégien s'était dit inquiet de sa forme à cause de deux pépins de santé durant sa préparation. Résultat : un hiver écrabouillé avec 16 victoires (nouveau record) en 25 courses (dont 7 sprints sur 9) et une seule aventure hors du top 10, un premier gros globe de cristal avec une avance abyssale (408 points sur le Russe Loginov) et, seul léger accroc, des Mondiaux quelconques (un seul titre individuel).

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Cette fois, rebelote. « À chaque fois, vous n'avez aucune idée de ce que vous êtes en tant qu'athlète, dit-il. On se sent un peu nerveux, surtout que je n'ai pas eu une préparation parfaite. » Le Norvégien s'est bloqué le dos pendant l'été puis a souffert, mi-octobre, d'un gros hématome à la cuisse gauche à la suite d'une chute en trail : « C'est toujours embêtant mais ça ne met pas, je pense, sa saison en péril », rassure son coach de tir Siegfried Mazet.

Stages en altitude et entraînement au tir

Surtout, Boe (26 ans) va devenir père pour la première fois en janvier. Un événement dont il compte jouir sans entraves, dût-il pour cela hypothéquer ses chances de cristal : « Je serai à la maison après le Nouvel An pour la naissance, dit-il. Mais vous ne savez jamais quand le bébé va arriver donc c'est trop dur de dire quand je serai de retour. Si c'est le 25 janvier, ça veut dire que trois étapes (Oberhof, Ruhpolding et Pokljuka) seront passées et que le classement général ne sera pas très réaliste. Mais je l'ai déjà gagné donc je suis un peu plus relax. »« Il fonctionne beaucoup au moral et, en faisant ce choix, il sera forcément bien dans sa tête, ajoute Mazet. S'il loupe trois semaines, il arrivera aux Mondiaux (Anterselva [ITA], 13-23 février) peut-être pas au top physiquement mais libéré. »

« Johannes va peut-être fumer noir au début de saison

Siegfried Mazet, l'entraîneur de Boe

Il y a quinze jours, à Sjusjoen, aux sélections norvégiennes, Boe n'a pas semblé à pleine carburation (4e du sprint et 6e de la mass start), ce que confirme Mazet : « Je le sens moins prêt que l'an dernier. Lors du stage à Anterselva, il avait manqué d'intensité et, ensuite, il a pris un petit coup de froid. Il va peut-être un peu fumer noir au début de saison ! »

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Pour tenter de conserver son globe, Boe n'a pas changé grand-chose. Comme tous les autres, il a privilégié les stages en altitude pour se familiariser aux conditions des Mondiaux d'Anterselva (1 600 m) et des JO de Pékin l'an prochain (1 700 m). C'est en tir qu'il a évidemment le plus trimé, lui qui, l'hiver dernier, avait fait bondir sa moyenne au couché de 85 % à un impressionnant 93 %, mais vu chuter celle au debout de 86 % à un piètre 78 % ! « On a bossé sur sa carabine, sa position debout, sa main gauche, ses façons d'être, détaille Mazet. Ça a été un chemin de croix parce qu'il sait ce qu'il ne veut pas mais il avait un peu de mal à savoir ce qu'il voulait. Mais je pense qu'on a trouvé un bon compromis. »

publié le 30 novembre 2019 à 08h16
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