L'ÉQUIPE

Richard Solomon (Dijon), après la victoire en demi-finales de Leaders Cup face à Monaco : «Un moment fou»

Richard Solomon a libéré Dijon au buzzer. (N. Luttiau/L'Équipe)
Richard Solomon a libéré Dijon au buzzer. (N. Luttiau/L'Équipe)

Le pivot américain de la JDA Dijon Richard Solomon, auteur de la claquette dunk de la victoire (83-81) face à Monaco samedi en demi-finales de la Leaders Cup, raconte ce moment d'exception et la dynamique qui porte Dijon, toujours invaincu à l'extérieur cette saison face aux équipes de Jeep Élite.

ma liste
commenter
réagir

Comme un roi. Richard Solomon s'est envolé vers le cercle à 6 dixièmes du buzzer, a crucifié les gros bras de Monaco (83-81), et offert à Dijon sa première finale en Leaders Cup sur un dunk à deux mains venu d'ailleurs. Au final, le délié intérieur américain de la JDA (2,11 m, 27 ans) a fait un carnage, alternant combat au rebond et shoots à 3 points. Passé par Gravelines en 2016-2017, le natif d'Inglewood, à Los Angeles, qui a tâté du karaté avant de se mettre à la balle orange, a fini la soirée avec 15 points (6 sur 8 au tir), 6 rebonds et un immaculé 3 sur 3 à longue distance.

L'ÉQUIPE

« Parlez-nous de ce dernier tir...
On entre en temps-mort. On savait qu'il n'y avait pas de temps, juste l'opportunité d'un tir rapide, d'un alley-oop. On a échangé avec LaMonte (Ulmer), on s'est dit qu'on observerait qui serait défendu et qui aurait l'opportunité de filer au panier. Après, c'est un super écran, un système préparé par le coach qui s'exécute à la perfection, comme sur l'ardoise.

Est-ce le plus beau tir de votre carrière ?
C'est amusant, j'en ai marqué un similaire avec le Blue d'Oklahoma City (G-League) l'an passé. Mais le faire ici, avec cette dramatique, un tel enjeu, face à une des équipes les plus fortes de cette ligue, rend ce shoot encore plus fort. C'était un moment fou.

«En attaque, tout le monde participe, tout le monde est heureux. Ça se sent sur le terrain»

Vous poursuivez une incroyable série à 3 points : 7/8 en deux matches, soit autant de tirs à 3 points convertis que dans le reste de votre saison (il en tente moins de un par match d'habitude). On dit même que vos coéquipiers se moquaient de vous à ce sujet.
Quand je suis arrivé à Dijon, j'étais hors de forme. Je m'habituais à la balle. Je shootais mais rien ne rentrait. J'ai juste travaillé encore et encore à la salle, pour trouver mon rythme, la confiance. Et petit à petit, c'est venu. Bien sûr, j'ai plus l'habitude de courir et de partir au dunk. Mais aujourd'hui mes coéquipiers savent que j'en suis capable et me nourrissent. Alors comme les autres équipes ont tendance à me laisser seul, j'en profite (il rit). Pour moi, c'est nouveau, j'ai vraiment commencé à shooter l'an dernier.

L'ÉQUIPE

Qu'est-ce qui est si spécial à Dijon ?
On « connecte ». Il y a une dynamique, un plaisir de jouer ensemble. Chaque jour, un joueur différent peut décoller. Quand on verrouille comme on sait le faire en défense, cela devient difficile de nous jouer. Ensuite, en attaque, tout le monde participe, tout le monde est heureux. Ça se sent sur le terrain. Il y a vraiment quelque chose de spécial. Une dynamique. Je veux juste faire quelque chose qui n'a jamais été fait ici. Laisser ma marque, que Dijon ait la meilleure équipe de son histoire. Je veux qu'on gagne, autant qu'on peut.

«Le karaté m'a aidé à développer ma coordination dans le basket»

Dites-nous un mot de votre background. Comment est née votre passion pour le basket ?
J'ai commencé à jouer au basket au lycée, j'avais 16 ans, c'est très tard. Jusque-là, je n'avais fait que du karaté. Mes parents m'avaient inscrit, et j'ai juste adoré ça. C'est amusant de voir aujourd'hui comment cela m'a aidé à développer ma coordination dans le basket-ball. Mon jeu de jambes, ma vitesse. À un moment, je me suis fixé sur le basket, j'ai commencé à grandir et dès que j'ai compris que j'avais une chance d'aller plus loin dans ce sport, je m'y suis dévoué. Quand j'avais cinq ans, étant de Los Angeles, j'ai grandi en suivant les LA Lakers, Kobe Bryant et Shaquille O'Neal. Ça m'a inspiré dès le début, ça a nourri ma volonté d'aller en NBA ou au plus haut niveau possible.

Ce dimanche, vous retrouvez en finale l'Asvel, l'une des seules équipes à vous avoir battus cette saison (trois défaites en Jeep Élite, contre Monaco, Villeurbanne et Roanne). Avez-vous le sentiment que rien ne peut vous arriver ?
Absolument pas. Nous ne prenons rien pour acquis. On sait qu'il y a quantité de domaines dans lesquels on peut encore s'améliorer, individuellement et collectivement. Chaque jour, on part avec l'idée de défendre quarante minutes comme des acharnés. Là ce sera l'Asvel, une équipe d'Euroligue, et on fera la même chose. Laisser notre âme sur le parquet en espérant aboutir au même résultat : la victoire. »

publié le 16 février 2020 à 00h24
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte