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Mondial : zoom sur la Pologne, invitée surprise des quarts de finale

La Pologne est parvenue à se qualifier pour les quarts de finale du Mondial chinois. (FIBA)
La Pologne est parvenue à se qualifier pour les quarts de finale du Mondial chinois. (FIBA)

52 ans après son unique participation à une Coupe du monde, la Pologne défie l'Espagne pour une place dans le dernier carré du Mondial chinois, ce mardi (15h00 HF). Focus sur la seule nation qualifiée pour les quarts de finale sans avoir de joueur NBA dans son effectif.

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Le parcours : un tirage au sort clément et bien négocié

Qualifiée en quarts de finale, la Pologne n'a pour l'instant dominé qu'une seule nation classée dans le Top 15 mondial : la Russie (10e au classement FIBA), écartée dans la douleur vendredi dernier (79-74), pour débuter le deuxième tour. Placée dans le groupe de la Chine au premier tour, la 25e nation mondiale a bénéficié d'un tirage au sort plus que favorable, devant "simplement" se frotter au Venezuela et à la Côte d'Ivoire, en plus du pays hôte de la compétition, pour entrevoir le tour suivant.

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Malgré une petite frayeur face à la Chine, poussée par son public et seulement battue après prolongation (79-76), les Polonais ont assuré l'essentiel : débarquer au second tour avec un bilan de 3-0. Grâce à ce sans-faute, les hommes de Mike Taylor n'ont plus eu "qu'à" battre les Russes, privés de leur star du Khimki Moscou, Alexey Shved, pour valider leur billet vers le top 8 mondial.

Face aux Argentins, dans la finale du Groupe I, la Pologne a néanmoins affiché ses limites et s'est largement inclinée devant les coéquipiers de l'inépuisable Luis Scola (91-65). L'horizon, plutôt dégagé depuis le début de la compétition, devait forcément finir par s'assombrir. Et un autre gros nuage, espagnol celui-là, s'avance désormais dans le ciel polonais.

Les leaders : un trio comme fer de lance

Le visage le plus connu de l'effectif polonais, en France du moins, est assurément celui d' A.J. Slaughter. Le scoreur, passé par Cholet, Chalon-sur-Saône et Strasbourg, a été sacré champion de France en juin dernier avec l'ASVEL. Originaire de Louisville (Kentucky), il défend les couleurs de la Pologne depuis sa naturalisation en 2015. Dans l'effectif polonais, l'Américano-Polonais possède un profil singulier. Rapide, petit et technique balle en main, il est le dynamiteur de l'attaque polonaise, pouvant prendre feu à n'importe quel moment derrière l'arc. Lors de ses cinq premiers matches, il n'a cependant pas pris de coup de chaud comme il en est capable, tournant, tout de même, à 12 points de moyenne.

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A.J. Slaughter joue pour la Pologne depuis sa naturalisation en 2015. (FIBA)
A.J. Slaughter joue pour la Pologne depuis sa naturalisation en 2015. (FIBA)

Au classement des meilleurs marqueurs de sa sélection en Chine, Slaughter est devancé par Mateusz Ponitka et ses 14 pions par match depuis le début de la compétition. L'ancien arrière-ailier du Lokomotiv Kuban, futur coéquipier d'Andrew Albicy au Zénith Saint-Pétersbourg après le Mondial, est l'un des grands artisans de la réussite du basket polonais dont il est le plus grand espoir depuis son éclosion au haut niveau. Leader en attaque, essentiel en défense, il est un élément clef du système de Mike Taylor.

Le troisième homme fort de la Pologne joue lui aussi sur les postes extérieurs : le capitaine Adam Waczynski. Joueur le plus utilisé depuis le début du Mondial (plus de 30 minutes par match), l'arrière de Malaga est aussi le troisième meilleur marqueur des siens derrière Ponitka et Slaughter. Il a surtout été fondamental dans la victoire décisive acquise contre la Russie au début du second tour, terminant meilleur marqueur de la rencontre (18 points).

Ponitka (N.9) et Waczynski (N.12) sont deux des hommes forts de la Pologne. (FIBA) -
Ponitka (N.9) et Waczynski (N.12) sont deux des hommes forts de la Pologne. (FIBA) -

Le coach : un (autre) Américain à la baguette

En Chine, l'Américain Mike Taylor, sélectionneur de la Pologne depuis 2014, a su profiter d'un tableau plus qu'ouvert (voir plus haut) pour s'offrir son premier fait d'armes sur la scène internationale. Ancien coach principal des Red Claws du Maine, franchise de G-League affiliée aux Boston Celtics, ou d'Ulm (Allemagne), qu'il a entraîné pendant huit saisons entre 2003 et 2011, l'Américain de 47 ans n'avait jamais été à la tête d'une sélection nationale avant d'accepter le challenge polonais.

Entre 2010 et 2013, il a cependant pu faire ses gammes en tant qu'entraîneur adjoint de la République tchèque. Depuis sa prise de fonction, Taylor a connu des fortunes diverses avec la sélection polonaise. Neuvième de l'Eurobasket 2015 pour sa première compétition internationale dans la peau d'entraîneur principal, il n'avait pas pu faire mieux que dix-septième deux ans plus tard en Slovénie.

Assuré de finir au pire huitième de ce Mondial, Taylor, sélectionneur de la seule équipe qualifiée pour les quarts sans avoir aucun joueur NBA, a d'ores et déjà rempli son contrat en mettant la Pologne sur la carte du basket mondial.

Mike Taylor est le sélectionneur de la Pologne depuis 2014. (FIBA)  -
Mike Taylor est le sélectionneur de la Pologne depuis 2014. (FIBA) -

Le « Français » du groupe : Aaron Cel

Né en France, à Orléans, Aaron Cel possède la double nationalité, française et polonaise. Formé au Mans, où il a fait ses débuts en pro, l'ailier-fort a foulé les parquets français pendant huit saisons. D'abord en Pro B, où il s'est fait les dents à Brest, Boulazac et Nantes, Puis en Jeep Elite, où, après une première pige dans le championnat polonais, il a notamment terminé premier de la saison régulière dans la rotation de Monaco en 2015-2016 (sept points et 3,6 rebonds par match) avant de rejoindre Gravelines, son dernier club en date dans l'Hexagone, la saison suivante.

À 24 ans, après six saisons en Pro B, Cel s'est exilé dans le championnat polonais et c'est ainsi que son idylle sportive avec la Pologne a débuté. À la suite d'une première expérience réussie à Zgorzelec (2011-2013), l'intérieur a porté les couleurs de Zielona Góra (2013-2015) puis de Torun, où il joue depuis 2017 et son départ de Gravelines. Désormais âgé de 32 ans, Cel fait partie du cinq majeur polonais depuis le début du Mondial et est une valeur sûre de l'effectif.

Depuis le début de la compétition, le Franco-Polonais joue plus de 20 minutes par match, tourne à huit points et quatre rebonds de moyenne et rêve à coup sûr de croiser la route des Bleus en Chine. Avec la défaite de l'équipe de France contre l'Australie, qui a fait basculer les hommes de Vincent Collet dans l'autre partie du tableau, cela ne pourra désormais être le cas qu'en... finale.

Aaron Cel, titulaire avec la Pologne, dispose également d'un passeport français. (FIBA)  -
Aaron Cel, titulaire avec la Pologne, dispose également d'un passeport français. (FIBA) -
publié le 9 septembre 2019 à 20h00 mis à jour le 10 septembre 2019 à 09h33
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