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Le basket japonais à nouveau à l'arrêt après une reprise dans le « chaos »

Jeff Ayres, ancien joueur de San Antonio, a quitté le Japon en refusant de reprendre la saison dans des conditions sanitaires incertaines. (Soobum Im/Presse Sports)
Jeff Ayres, ancien joueur de San Antonio, a quitté le Japon en refusant de reprendre la saison dans des conditions sanitaires incertaines. (Soobum Im/Presse Sports)

La reprise de la B.League, le Championnat de basket japonais, n'aura duré qu'une semaine. Après le chaos du week-end dernier, les dirigeants de la Ligue ont décidé de suspendre à nouveau le jeu, jusqu'au 1er avril.

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Une mascarade, « le chaos » comme le décrivait le Japan Times le week-end dernier. Il y a une semaine, la Ligue de basket professionnelle japonaise décidait de reprendre le jeu, à huis clos, après un mois d'arrêt. Samedi, elle s'est finalement ravisée et a annoncé que le Championnat était suspendu au moins jusqu'au 1er avril (les huis clos étaient prévus jusqu'à cette date). La B.League était dans l'incapacité de gérer les reports et les refus de jouer de certains joueurs, américains notamment. Une rencontre de samedi dernier avait ainsi dû être annulée car trois joueurs étaient fiévreux tandis que le lendemain, c'est un arbitre à la température suspecte qui avait poussé au report de la partie.

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Atsushi Ono, entraîneur des Chiba Jets Funabashi, s'était d'ailleurs insurgé contre cette reprise. « Plutôt que de se demander s'il faut accueillir des spectateurs, il faut se demander s'il faut reprendre ce sport, où il y a des contacts physiques, des postillons et de la sueur, avait interrogé le technicien. Et nous, les entraîneurs, n'allons pas ordonner aux joueurs de jouer en dépit de la situation. Donc nous voudrions que la Ligue prenne en compte le sentiment des joueurs. » Un cri d'appel entendu un peu tard.

Une prise en charge insuffisante

Ancien joueur des Indiana Pacers (2011-2013) ou encore des San Antonio Spurs (2013-2015), Jeff Ayres (32 ans) s'est confié sur ESPN sur les conditions de prise en charge au Japon, qui l'ont d'ailleurs poussé à retourner aux États-Unis afin de rejoindre sa femme enceinte de huit mois : « Imaginez s'ils déclaraient l'état d'urgence et avaient fermé les frontières ? Je n'allais pas manquer la naissance de mon enfant. La Ligue ne faisait rien pour nous éviter de tomber malade et n'avait aucune procédure mise en place si jamais l'un de nous était infecté. Mon équipe (Shiga Lakestar) en particulier ne prenait pas les mesures recommandées, à savoir prendre la température des joueurs chaque jour, jusqu'à ce qu'il soit trop tard. La Ligue mettait la pression sur les joueurs afin de jouer à cause des sponsors, et mon équipe ne se préoccupait pas de nos inquiétudes. » L'ailier fort a également révélé que son contrat allait être rompu pour non-respect de ces termes.

publié le 22 mars 2020 à 12h51
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