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Amath M'Baye : « Je suis peut-être passé sous le radar » de l'équipe de France

Amath M'Baye a notamment évolué au Japon et en Italie ces dernières saisons. (A. Réau/L'Équipe)
Amath M'Baye a notamment évolué au Japon et en Italie ces dernières saisons. (A. Réau/L'Équipe)

L'intérieur Amath M'Baye (29 ans, 2,06 m), titulaire surprise depuis le début de la Coupe du monde, revient sur son parcours atypique qui l'a mené jusqu'à la sélection.

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« Vincent Collet a qualifié votre match contre la Jordanie de moins bon après votre excellente prestation face à l'Allemagne (21 points). C'est également votre ressenti ?
Un peu, notamment parce que défensivement j'ai fait des conneries. Je ne dirais pas que j'étais dans l'euphorie de mon match contre l'Allemagne mais il y avait trop l'envie de bien faire sur certaines situations. Mais il ne faut pas oublier que dans l'ensemble, on gagne de 40 points (103-64). On ne peut pas trop se plaindre. Pour le reste ce sera des ajustements que je vais devoir faire. Ça ira mieux.

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Existe-t-il encore cet élément de surprise qui joue en votre faveur, lié au fait que les adversaires vous connaissent peu ?
Ils ne me connaissent peut-être pas assez, c'est vrai. Mais si ça doit devenir plus difficile pour moi d'obtenir des tirs, ça voudra dire qu'un autre joueur sera disponible. Le but, ce n'est pas que j'enchaîne les trois points, c'est qu'on gagne. Donc peu importe la manière dont j'aide à y parvenir.

La blessure de Louis Labeyrie va-t-elle vous mettre plus de pression avec un rôle plus important encore au poste 4 ?
Je n'y ai pas pensé. On a beaucoup de joueurs capables d'évoluer à mon poste pour aider et combler la blessure de Louis : Mathias (Lessort) et Nico (Batum) notamment. À titre personnel, je vais aborder les matches de la même façon, et donner le meilleur de moi-même.

« Je ne peux pas dicter ma carrière en fonction des Bleus. Je n'allais pas signer à Bordeaux parce que j'allais avoir une chance d'être vu »

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Vous êtes arrivés sur le tard en équipe de France, probablement en raison d'un parcours atypique...
C'était une situation particulière mais pas tant que ça. J'avais l'opportunité de jouer au Japon (de 2013 à 2016) pour un coach qui allait me donner les clés de l'équipe et une chance de me développer, surtout en attaque. Et c'est ce qui s'est passé. J'ai pu faire des erreurs, j'ai appris de ça et j'ai progressé, chose qui n'est pas facile à faire en Europe et ça m'a beaucoup servi.

Amath M'Baye au milieu de ses équipiers, lors du Mondial. (A. Réau/L'Équipe)
Amath M'Baye au milieu de ses équipiers, lors du Mondial. (A. Réau/L'Équipe)

C'est peut-être ce qui vous a empêché d'arriver en équipe de France plus tôt ?
Je suis peut-être passé sous le radar mais les Bleus, ce n'était pas ma priorité. Je suis heureux de dénouement aujourd'hui mais je ne me focalisais pas dessus. Au Japon, j'étais concentré sur ma carrière et ma vie de famille. Quand ça s'est fait pendant les fenêtres, ça m'a beaucoup plu, c'était énorme vu que je ne savais pas ce que c'était. J'avais fait les U20. Ça avait donné envie mais après si on ne t'appelle pas... Je ne peux pas dicter ma carrière en fonction des Bleus. Je n'allais pas signer à Bordeaux parce que j'allais avoir une chance d'être vu en équipe de France. Où que tu sois, si tu fais ton job, tu seras vu. C'est pour ça que j'ai été ajouté au groupe France quand j'étais à Brindisi (Italie). Ça a pris du temps à se concrétiser ensuite mais désormais je suis très content d'être là.

Cette expérience avec les Bleus a-t-elle déjà changé le joueur que vous êtes ?
On a un staff de qualité et un gros groupe donc on apprend vite et bien. Je suis meilleur en défense par rapport à novembre dernier (lors de sa première sélection). Je me suis beaucoup concentré sur cet aspect, c'est ce que Vincent (Collet) m'a demandé. Je ne suis pas encore parfait mais je joue un niveau au-dessus.

Compte tenu du niveau de jeu que vous affichez, n'est-il pas étonnant que vous n'ayez pas été approché par un club d'Euroligue ?
C'est une très bonne question. Je ne sais pas. C'est un concours de circonstance. Izmir (son futur club) est un challenge très intéressant car c'est une nouvelle ligue pour moi, le Championnat turc, et je vais jouer pour un coach très respecté là-bas (Ufuk Sarica), qui est également le sélectionneur de la Turquie. Ça m'attirait. Ne pas avoir d'offre en Euroligue m'a un peu énervé. Mais ce n'est pas la première ni la dernière fois, je vais me débrouiller pour passer au-dessus. »

publié le 4 septembre 2019 à 10h35
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