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Allison Feaster (Boston) : « Les femmes amènent une autre perspective » en NBA

Allison Feaster en 2005, quand elle jouait à Valenciennes. (Mao/L'Équipe)
Allison Feaster en 2005, quand elle jouait à Valenciennes. (Mao/L'Équipe)

Passée par le programme de reconversion de la NBA, Allison Feaster, qui dispose de la double nationalité américaine et française, est aujourd'hui directrice du développement des joueurs aux Boston Celtics. Un exemple de la féminisation en cours de la NBA.

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« Quel est votre rôle exactement ?
On le confond souvent avec un rôle d'entraîneur. Je suis là pour aider les joueurs à penser leur projet de carrière et professionnel. Les aider à maximiser toutes les ressources que la NBA peut leur offrir. Il faut d'abord savoir construire une relation de confiance avec eux, leur faire comprendre ce que je peux apporter.

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Le fait d'être une femme fait-il une différence ?
Oui, je le pense. Dans ce business, plus on peut avoir d'idées venues de points de vue et d'expériences différents, plus on a de chances d'en arriver à la bonne décision au final. Or jusque-là, il n'y a pas eu beaucoup de voix féminines. Mais il ne s'agit pas juste d'engager des femmes pour engager des femmes, c'est parce que cela amène des gens avec une autre perspective, d'autres idées.

«Je suis consciente qu'on vit une époque historique pour les femmes dans ce sport. Mais je n'ai pas de pression là-dessus. Être la première ne change rien»

Allison Feaster

Comment se passe l'intégration dans un monde essentiellement masculin ?
Je ne suis pas sûre que ce soit différent que d'être un homme. Ça se passe sans problème, on respecte ce que je peux dire, comme chaque membre de l'équipe. Je le vois aussi avec Kara (Lawson, entraîneure assistante des Celtics), qui sait ce qu'elle fait, qui est écoutée... Peut-être était-ce différent pour elle puisqu'elle est arrivée la première.

Est-ce que votre statut de pionnières vous offre des responsabilités supplémentaires ?
Je suis consciente qu'on vit une époque historique pour les femmes dans ce sport. Ça aide toujours de voir quelqu'un qui vous ressemble à un endroit où vous n'auriez pas imaginé que c'était possible. Ça encourage les femmes à sortir de leur zone de confort. Mais je n'ai pas de pression là-dessus. Être la première ne change rien, il faut être sans peur et travailler dur. Je parle beaucoup de performance avec les joueurs et je leur dis que ce qui va avoir le plus d'impact, c'est le travail. Or j'ai fait énormément de travail en amont pour avoir cette opportunité. Donc je n'ai pas le moindre doute que je peux apporter quelque chose.

Vous n'avez jamais craint d'être en partie un outil de communication ?
Je crois que toutes les femmes qui sont arrivées en NBA n'ont pas senti ce regard nous faisant penser que nous étions là juste pour de la com. Si on enlevait les noms de nos CV, ils seraient aussi bons que ceux de n'importe qui d'autre. En plus, on a souvent l'avantage d'avoir connu un autre basket en Europe, d'avoir été la seule personne parlant anglais ou de couleur. Donc quand on arrive dans un contexte comme celui d'aujourd'hui, les choses sont faciles. Moi, ça a changé mon regard sur les choses. »

publié le 20 janvier 2020 à 14h00
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