World Athletics va tester un nouveau format de saut en longueur qui suscite déjà de nombreux commentaires. La Fédération internationale a constaté qu'aux Mondiaux 2023 de Budapest, 33 % des sauts étaient mordus, ce qui nuisait selon elle à la qualité du spectacle télévisé.
Jon Ridgeon, le directeur général de World Athletics, a indiqué au podcast Anything but Footy que le nouveau format verrait tous les sauts validés à condition qu'ils partent d'une nouvelle « zone de saut », la distance du saut étant alors mesurée à partir de l'impulsion. En clair, plus de planche d'appel, plus de plasticine pour détecter les sauts mordus et donc une vraie révolution dans la mesure comme la technique de la discipline, sans parler des moyens technologiques devant être mis en oeuvre.
« Cette réforme ne devrait pas être utilisée en compétition avant 2026. On veut la tester pendant les deux ans à venir »
« Nous mesurerons depuis l'endroit où l'athlète décolle jusqu'à l'endroit où il atterrit dans le bac à sable, a expliqué Ridgeon. Cela donnera plus de suspense à la compétition. Nous allons passer les prochains mois à tester cette réforme avec de très bons athlètes. Si les tests ne sont pas concluants, nous en resterons là. Nous cherchons notamment des moyens d'obtenir des résultats instantanés des sauts, sans attendre 20 à 30 secondes avant que le résultat n'apparaisse comme actuellement ».
« Est-ce qu'on agrandit le panier de basket parce que beaucoup de joueurs ratent leurs lancers francs ? »
Ridgeon a reconnu que cette révolution allait faire débat. « Vous ne pouvez pas apporter de changement dans un sport qui a été inventé il y a 150 ans sans susciter une certaine polémique. Si vous avez consacré votre vie d'athlète à perfectionner votre technique pour sauter avec une planche d'appel et qu'elle est soudainement remplacée par une zone d'appel, je comprends tout à fait qu'il puisse y avoir une résistance initiale. Cette réforme ne devrait pas être utilisée en compétition avant 2026. On veut la tester pendant les deux ans à venir. »
Carl Lewis, quadruple champion olympique et double champion du monde à la longueur entre 1983 et 1996, n'a pas tardé à exprimer ses doutes. « Vous êtes censé attendre le 1er avril pour les poissons d'avril, a lancé l'Américain sur X. La longueur est l'épreuve la plus difficile de l'athlétisme, et cette réforme en ferait disparaitre l'élément technique le plus délicat. Est-ce qu'on agrandit le panier de basket parce que beaucoup de joueurs ratent leurs lancers francs ? »