L'ÉQUIPE

Affaire de dopage : Ophélie Claude-Boxberger, la chute de l'héritière

Ophélie Claude-Boxberger (à dr.) a officialisé récemment sa relation avec Jean-Michel Serra, le médecin fédéral de l'équipe de France (en bleu). (C. Lemontey/MaxPPP)
Ophélie Claude-Boxberger (à dr.) a officialisé récemment sa relation avec Jean-Michel Serra, le médecin fédéral de l'équipe de France (en bleu). (C. Lemontey/MaxPPP)

Fille de Jacky Boxberger, l'athlète de 31 ans s'est battue pour se faire un nom avant d'être rattrapée par une affaire de dopage.

ma liste
commenter
réagir

Ce n'est sûrement pas les gros titres qu'elle recherchait quand elle a débuté l'athlétisme à 13 ans pour courir dans les pas de son père Jacky Boxberger, légende française de la course à pied (finaliste olympique sur 1 500 m à 18 ans aux JO de Mexico en 1968). Née sous le nom de Claude (celui de sa mère) d'une relation hors mariage, la jeune femme s'est battue une partie de son enfance pour que le nom de son père biologique soit rattaché au sien.

L'ÉQUIPE

Devenue Ophélie Claude-Boxberger à la mort de ce dernier lors d'un safari au Kenya en août 2001, la Française a toujours clamé la fierté d'être la fille de. « Au début, la comparaison était difficile, lâchait-elle en 2014, après son premier titre de championne de France. Mais en progressant, je me suis fait un nom à moi. Je n'ai jamais pris ça comme un facteur inhibant. Au contraire, c'est plus de la fierté. »

Dans une « profonde dépression » depuis la fin des Mondiaux

Arrivée progressivement à haut niveau après des débuts sur 400 m haies et 800 m, l'athlète porte pour la première fois les couleurs de l'équipe de France lors des Championnats d'Europe espoirs 2008, avant d'exploser à haut niveau en 2015, à 27 ans. « Je n'étais pas très forte jeune, mais je vise les JO de Rio », assurait-elle encore en 2014. Elle ne verra pas le Brésil, mais sa montée sur 3 000 m steeple lui ouvre enfin les portes, avec une saison 2018 record (9'31''84 sur 3 000 m steeple et 4'11''36 sur 1 500 m), bouclée par 24 compétitions entre le mois de mai et celui de décembre. Une constance à haut niveau qui interpelle à l'époque. « Ce n'est pas une surprise, avoue un entraîneur. En 2018, sa saison est impossible. » Suspectée, la professeure d'EPS à mi-temps dans un collège de Montbéliard (Doubs), le sait, puisqu'elle enchaîne les contrôles antidopage (30 en 2018 selon ses dires).

Pourtant, elle semblait rester forte - du moins en apparence - paradant sur Instagram avec des pancartes « I run clean ». Décrite comme « très fragile psychologiquement », l'athlète expliquait dernièrement sa progression par un changement de méthode d'entraînement, délaissant en septembre 2017 son entraineur de toujours Laurent Fleury, pour prendre en main ses propres plans et ceux des athlètes du club du Montbéliard Belfort Athlétisme. « Je suis obligée de me prendre en charge et je pense que j'avais besoin de ce recul-là, expliquait-elle en 2018. J'ai eu trois ans où je ne pensais qu'aux minima. J'étais en dépression. Je n'étais pas bien dans ma tête. »

L'ÉQUIPE

Sur le stade Jacky-Boxberger de Montbéliard, la Française enchaînait donc ses propres séances - quand elle ne pédalait pas chez elle dans sa tente hypoxique - et le suivi de son groupe d'une dizaine d'athlètes. « C'est une super coach, souffle un athlète. Elle est très à l'écoute et donne beaucoup de conseils. »

D'ailleurs, sans coach officiel, Claude-Boxberger picorait des conseils à droite et à gauche pour se concocter des plans à plus de 150 km par semaine régulièrement. Un investissement de tous les instants qui n'avaient pas suffi pour briller à Doha (éliminée en séries du steeple), ville qu'elle avait quittée dans la tourmente, l'annonce de sa liaison avec le médecin fédéral Jean-Michel Serra ayant été faite au même moment.

Depuis, elle n'avait plus donné de nouvelles sur ses réseaux sociaux, tombant, selon des sources, dans une « profonde dépression » depuis l'annonce de son contrôle positif. « Boxberger, elle a un nom qui est lourd », appuie un habitué du milieu. Encore plus lourd depuis mardi.

publié le 20 novembre 2019 à 19h52
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte