Tenant du titre en Coupe du monde, Amaury Pierron vise surtout les Championnats du monde

Tradition de l'école française, si compétitive en VTT descente sur le circuit international. Avec deux titres en Coupe du monde au palmarès (2018 et 2022) et quatre victoires la saison dernière, forcément, Amaury Pierron sera l'un des riders les plus attendus cette année après avoir vécu « la plus belle saison de [s] a carrière ».

Le Français de 27 ans, comme Loïc Bruni (quintuple champion du monde) ou Loris Vergier (2e du général l'an dernier), reste ambitieux pour la Coupe du monde, qui débute ce week-end à Lenzerheide, en Suisse, malgré un hiver mouvementé.

Après s'être cassé une clavicule « presque le truc le plus simple », il a subi des séquelles d'une chute survenue dans la saison. « Dès que j'ai commencé à reprendre l'entraînement, j'avais bien mal au genou, au niveau du ménisque, bien fissuré et aussi à l'épaule, un biceps un peu arraché, un petit bout d'os pété », liste-t-il.

Et lors d'un tournage en Afrique du Sud, il a attrapé un virus qui l'a plié pendant 10 jours. « Donc c'était vraiment la merde cet hiver, résume le rider. C'était pas évident de travailler qualitativement. Je ne me sens pas aussi prêt que l'année dernière, c'est sûr, car j'ai pas pu travailler comme je le voulais. Mais je pense que ça va, ça devrait vite rentrer dans l'ordre. »

Mentalement plus prêt qu'en 2019

Suite à son premier titre en Coupe du monde, en 2018, Amaury Pierron avait connu des difficultés sur le début de la saison suivante, avant d'enchaîner avec trois victoires et une deuxième place au général. Cette fois, le rider de Commencal Muc-Off se veut plus apaisé mentalement. « Quand je suis arrivé sur la première course en 2019, je n'étais pas moi-même, pas relâché, explique-t-il. Plein de choses ont changé du jour au lendemain, plein de médias, de propositions, des gens qui commencent à faire attention à toi. J'ai eu beaucoup de pression extérieure et je me mettais une pression à moi-même énorme aussi. Et du coup, j'arrivais pas à bien rouler, j'étais complètement paumé. Maintenant, j'arrive à rester centré sur moi-même, malgré la pression extérieure. Moi, je ne me la mets pas et c'est déjà pas mal. »

Il y a bien la Coupe du monde, mais Pierron vise surtout cette année le maillot arc-en-ciel, en août prochain, en Ecosse, lors des Championnats du monde UCI. Sur une descente qu'il affectionne, à Fort William, Pierron rêve d'enfin toucher le Graal mondial, lui qui a décroché l'argent l'an passé dans la folie aux Gets derrière son compatriote Loïc Bruni (5 fois titré aux Mondiaux) et le bronze en 2019. « J'ai fait des entraînements spécifiques, sur des pistes très longues comme en Ecosse, précise Pierron. Et puis moi, dans ma tête, cette année, c'est mon objectif, ce qui n'était pas forcément le cas les années d'avant. »